Gérard Mordillat |
C'est un bon exercice de réécouter à la suite les épisodes entendus chaque soir quand sonnent vingt heures au clocher du village (image digne a minima de l'"Angélus" de Millet). La première fois pour le plaisir de la découverte et du suspens du feuilleton. La deuxième pour approfondir et prendre des notes. Car ce M. Mordillat il en a des choses à dire (et à redire ;-). On reste souvent pantois d'avoir échappé à tel livre ou tel film dont on ne se souvient pas du tout avoir entendu parler.
Mordillat nous enroule dans ses histoires, dans des histoires, dans l'histoire. On le suit, on décolle, on quitte les repères aliénants de la société du spectacle (permanent), du l'événement H24, du consumérisme forcené. Débarrassé de tous ces oripeaux sordides, on rêve, on se secoue et on remet les pendules à l'heure. Mordillat est non seulement convaincant mais enthousiasmant. Avec lui on ne serait pas long à faire le monde (trop de risque à le refaire), à changer du tout au tout quelques habitudes ancrées, à remettre de la parole, de l'échange, de l'agir autour de soi.
Si l'on veut bien écouter (et comprendre) Mordillat, depuis le début de son existence il secoue le cocotier. Il en tombe de belles noix. Encore faut-il en faire bon usage… ? Écouter les 4 épisodes de la série avant l'épisode de ce soir à 20h c'est se donner toutes les occasions de rester dans le jeu quand, à 20h30, on regrettera que cet "À voix nue" ne dure pas un mois. En si bonne compagnie on aimerait que le temps s'étire et, comme quand on retrouve un ami, faire en sorte que les retrouvailles durent plus de deux heures-trente !
(1) Par Jérôme Clément, du lundi au vendredi 20h,
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