vendredi 29 novembre 2019

C'est la lutte "finale"… pour la radio publique !

Ce titre a du sens et ce n'est pas juste la reprise des quatre premiers mots d'un chant révolutionnaire. C'est un cri d'alarme car si les salariés n'obtiennent pas satisfaction la grande machine à broyer aura rayé de la carte la radio telle que nous la connaissons aujourd'hui avec ses chaînes, ses programmes, ses émissions, ses savoirs-faire et sa particularité absolue du son sans l'image ! L'audio de l'audiovisuel.


Groupons-nous et demain…
Pas facile d'aller à Panam' pour le reste de la… France ! Pas facile pour les auditeurs de prendre toute la mesure du désastre (annoncé), des réalités professionnelles de tous ceux qui œuvrent pour la radio, du double discours de la direction : la roucoule pour les médias, les tutelles, le gouvernement, l'inflexibilité d'une position dure et anti-sociale qui, pour la Pédégère, consiste à dire que son projet n'est pas discutable et qu'il est, sans aucune autre alternative, engagé coûte que coûte. On pourrait, de sinistre mémoire, entendre "Marche ou crève". Ce "projet stratégique" voulant envoyer à la casse 299 salariés. La casse morale. La rupture avec une histoire professionnelle. Le constat amer d'être déclassé, has been !

Pour que les auditeurs soient solidaires et actifs il leur faudrait une radio pirate H24, une radio Riposte qui donnerait à entendre tous les anonymes qui ont tant à dire pour raconter leur engagement et leur réalité professionnelle. Facile à dire ! C'est beaucoup d'énergie et beaucoup d'investissement pour ceux qui s'investissent souvent sans compter leurs heures… sup' ! D'ores et déjà chacun devrait écouter les AG de grèveHier, peut-être plus encore que les trois premiers jours, on sent la tension, les nerfs à vif, l'émotion à fleur de peau. Une parole parmi d'autres :

"J’aimerais revenir sur la tribune qui doit paraître dans Le Monde, signée par des productrices et des producteurs de France Culture, France Inter, France Musique et Fip. Ce texte dit que la contestation qui anime cette Maison en ce moment n’est pas un refus du numérique. La deuxième chose qui me semble très importante, puisque c’est un texte qui s’adresse aux auditeurs et aux lecteurs du Monde, entre autres, c’est de manifester une grande inquiétude vis à vis d’un projet de société où le service public est particulièrement maltraité : l’école, l’hôpital, l’audiovisuel et ça c’est très important puisque ça permet de donner à cette grève une connotation qui n’est pas du tout corporatiste. Donc, je voulais juste dire que j’espère que tout le monde aura accès au texte, d’une part, et qu’il sera ouvert à la signature de tous : techniciens, journalistes, attachés de production, réalisateurs, qu’ils soient grévistes ou non, pour que ce texte-là est un peu de poids." (Rébecca)

Tout est dit ! Avec cette parole simple, pleine de bon sens et de conviction, on sent poindre autant une criante lucidité qu'une certaine détresse vis à vis de l'état dans lequel le Gouvernement est en train d'enfoncer l'audiovisuel comme les autres services publics. C'est fort qu'une Maison tout entière, dépassant les corporatismes se mobilise pour sa survie et affirme sa volonté de ne pas plier aux incantations marketing libérales d'un projet qui n'a d'autre but que de réduire avant de le saborder, le média de proximité et de connivence qu'est la radio.

Oui c'est la lutte finale si chacun, professionnels et auditeurs, ne veulent pas, demain, déchanter !

Témoignage d'une animatrice de Fip


Radio Dedans Dehors (Épisode 2)



C'est déjà demain !

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