lundi 16 janvier 2023

La Culture Treiner… ça raconte quoi !

Madame Treiner, directrice de France Culture, après chaque grelot Médiamétrie, enfile les perles et les chiffres, des perles de chiffres, exercice insupportable pour l'auditeur et, pour le lecteur quand la presse se pâme pour les résultats d'audience, sans si peu s'intéresser aux contenus et encore moins à la "forme" que l'antenne a prise. Mais pour ça encore eut-il fallu que la dite-presse s'intéressât il y a quinze ou vingt ans à la chaîne culturelle. Excepté Télérama qui pouvait régulièrement parler de France Culture ? Aujourd'hui il semble que les chiffres stimulent les journalistes médias et désespèrent (le) Billancourt des auditeurs biberonnés depuis les années 80 à une chaîne de création radiophonique. Décontenancés depuis 10 ans par sa mue en média d'actualité. Sans avoir le talent de Pablo Neruda j'entame ma chanson désespérée car les dernières assertions de Treiner m'ont plongé dans une perplexité absolue. "Que France Culture passe devant Europe 1, ça raconte quelque chose de la société française" (1).
















Le journaliste qui l'interviewe s'en tient là et laisse filer la sentence. Si c'est ça diriger France Culture ? Enfoncer les portes ouvertes et s'affaler au comptoir du Café du Commerce en psalmodiant des avis à deux balles. Si c'est ça, s'attendre à prendre en retour et en pleine poire:

  • Que France Culture passe devant Europe 1, ça raconte quelque chose
de ce qu'est devenue… France Culture !"
• Que France Culture passe devant Europe 1, ça raconte quelque chose
de ce qu'est devenu Radio France !"
• Que France Culture passe devant Europe1, et que sa directrice s'appuie sur la dégringolade de la généraliste privée pour suggérer, sans rien démontrer, une évolution sociétale
a, à peu près, autant de valeur que d'affirmer qu'un podcast parle à l'oreille de l'auditeur !

Ajoutons à cela le contexte particulier d'une enquête externe en cours sur le management de la chaîne et d'une tribune des documentaristes, créatrices et créateurs sonores, publiée par Libération le 6 janvier. Une fois de plus les dirigeants de la radio publique sont hors sol dès que des événements dépassent leur com' bien rodée et des éléments de langage surréalistes.

Que Radio France et les sept chaînes de radio publiques ne soient plus que des échelles de mesures s'attachant coûte que coûte à la fin programmée de la radiodiffusion au bénéfice de l'audiodiffusion, raconte quelque chose d'une politique publique qui accompagne la casse d'un média centenaire. Se rangeant derrière mantras et autres slogans tendance de jeunes gourous, ni au fait de l'histoire de la radio, ni à celui de l'art radiophonique. La roucoule Podcasting est juste pathétique, particulièrement quand dans ses vœux, la Présidente, Sibyle Veil, annonce avoir reçu 15, 20 propositions. Quel fiasco !

Diriger une chaîne culturelle et (autrefois) la plus grande université populaire du pays et, la faire muter en média d'infos instantanées, ça raconte quelque chose d'une trahison intellectuelle et morale. La défaite totale de la pensée.

(1) OZAP, Florian Guadalupe, 12 janvier 2023,

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