jeudi 24 juillet 2014

Robert Arnaut… for ever

Arrens, Hautes Pyrénées




















Robert Arnaut avait beau être né à Toulouse (1), "ses" Pyrénées étaient chevillées à son âme. Pas étonnant alors que samedi, dans le petit village d'Arrens, ses amis, ses collègues de radio se réunissent pour lui rendre mieux qu'un hommage qu'il n'aurait pas prisé. C'est sur l'élan de Jean Haurat, restaurateur, que la mémoire vivante de Robert Arnaut sera évoquée et partagée. J'ai interviewé Jean Haurat mardi dernier au téléphone.

"Robert Arnaut c'est un tout. Ses "Corneilles blanches", son attention à la langue occitane, son passage ancré à Arrens quand il a séjourné au sanatorium et son implication avec la troupe de théâtre, et sa participation active (et littéraire) à la marche entre Arrens et Sallén de Galligo (Aragon) pour marquer l'an 2000, ont incité la commune à proposer une journée d'échanges avec ceux avec qui il avait vécu ici et ceux qui, professionnels, l'avaient accompagné au cours de sa belle carrière radiophonique. C'est sa dimension humaine que nous voulons partager. Découvrir Robert le parisien, Robert l'africain et marcher ici avec Robert le Pyrénéen".

Pierre Constant, comédien, lira au cours d'une randonnée des textes issus des "Corneilles blanches" (2) et à 18h une conférence sera animée par Denis Cheissoux, producteur à France Inter (3). En amont de cette journée j'ai pu converser avec Solange Yanowska, réalisatrice à Radio France et qui a travaillé quatorze ans avec Robert Arnaut.

Robert Arnaut du temps de "L'oreille en coin".
















"L'homme Robert Arnaut était attaché à sa région. On ne peut pas le comprendre si on ne sait pas à quel point il l'était. Cet attachement est enraciné dans ses "Corneilles blanches". Avec d'autres nous évoquerons l'homme de radio. Ce seront des témoignages d'amitié. Robert était un homme de terrain qui, par-dessus tout, aimait rencontrer les gens. Il avait une extrême disponibilité pour les autres. Il était présent pour tout le monde avec une belle générosité. Il possédait une immense créativité et une passion pour le son. C'était un conteur et un passeur, discret et secret."

Avec Solange Yanowska nous avons évoqué "la radio d'avant", sans nostalgie, et son évolution normale aujourd'hui. Cette radio qu'elle et Robert Arnaut ciselaient était une radio écrite quand, aujourd'hui, "on tend un micro" en attendant une réponse immédiate, rapide pour vite passer à autre chose. Robert Arnaut donnait la mesure du temps. En bon africain il ralentissait le rythme trépidant de la vie moderne et nous incitait à réfléchir, à prendre du recul et à prendre le temps… d'écouter. Ce temps arrêté, ce temps précieux d'écoute nous manque et ce n'est plus la radio aujourd'hui qui nous le donnera. Puisse samedi le beau souffle de Robert Arnaut emplir toute la vallée d'Arrens et au-delà, courir de par le monde, le réel ou l'imaginaire, celui qu'humblement il avait arpenté (4).

Si tout va bien, mes correspondants à Arrens me feront samedi soir 
un compte-rendu sensible que je publierai ici lundi prochain…

(1) 1929-2013,
(2) "Les cornières blanches", Le cherche midi éditeurs, nouvelle édition, 2011, 
(3) Un bol de nature, tous les matins sur France Inter, à 6h45. Denis me précise : "Arrens est au pied du Soulor, marche pied de l'Aubisque-Soulor "qui est au soleil" et Robert redistribuait sa lumière..."
(4) Les billets déjà publiés sur Robert Arnaut : Toute une vie, Chroniques sauvages, Août 2013, Le son, Universel

Radioscopie avec Jacques Chancel, en intégralité et en exclu jusqu'au 9 août

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