mercredi 23 juillet 2014

Au confort (et à l'accent) moderne…





















Cet après-midi j'évoque l'accent à la radio avec Raphaëlle Le Pen (une payse émigrée à la montagne), une ex du "staff" de Jean Lebrun période "Travaux publics". Et ce soir je streame le "Confort moderne" qui était diffusé cet après-midi sur France Culture (1). Une rediffusion de "Sur les docks" du 17 février 2011. Vers 17h, j'avais lancé le son depuis la page de l'émission et, en colonne de droite, il était écrit à côté du pictogramme "Ècoutez le direct" : "L'heure du documentaire par Jean Lebrun". Jean Lebrun ? Bigre, l'homme de "La marche de l'histoire" sur France Inter serait-il revenu subrepticement en plein été dans son ancienne maison ? Que nenni, cet "inscription" correspond à l'époque où Lebrun, "attaché" à la Direction (2) de France Culture coordonnait "Sur les docks". Voilà encore un détail inutile, dérisoire mais tellement savoureux (3).

Venons-en au fait, l'accent. Eh bien l'accent d'Albert Sagols, qui court tout au long du documentaire de Georges Morère, est une incitation puissante à écouter et à cheminer avec ce bon homme qui fait plaisir à entendre. Son phrasé, son débit, suggèrent une sagesse acquise et entretenue. Son soleil dans la voix captive au point de s'asseoir sur le banc avec lui devant l'hôtel "Au confort moderne". Il est tellement vivant cet Albert, vivant de ses souvenirs, de ses réalités, de ses colères douces et justes. Il vibre et l'accent y met sa bonne part d'identité et de personnalité. Il nous entraîne à Banyuls et nous voilà catalan prêt à dire autrement ce qu'on dit chaque jour sans accent ou si peu. Voilà donc comment "avec ce petit rien dans la voix" un documentaire peut vous bouleverser, s'accrocher à vos oreilles pour immédiatement se fixer à votre mémoire. C'est un petit bonheur de rocaille et de mots râpés. Et, maintenant que la nuit est tombée, ça va encore mieux cette musique catalane.

Illus Albert Sagols © Radio France
















Là on chanterait bien à la suite de Brassens "Supplique pour que les accents ne soient pas enterrés à la plage de Sète, pas plus que partout où vaille que vaille ils ont subsisté à la normalisation d'une façon plate et lisse de dire et de raconter…" J'aimerais, là maintenant, entendre Albert nous souhaiter "Bona nit" en catalan et laisser ses mots filer tout au long de la nuit.

(1) L'heure du documentaire, 17h, du lundi au vendredi,
(2) Il appréciera, 
(3) Prenez le temps de bien regarder l'image, elle portera dans quelques temps son pesant d'Histoire.

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