Mathieu Gallet, Pdg du groupe Radio France, a ouvert la séance en annonçant "La saison de tous les changements". Tous les changements dit bien ce que ça veut dire, il y aura les changements heureux, de plus douloureux, des fondamentaux et des inopinés. Le slogan est ouvert et on peut s'attendre à des bouleversements jusque dans les profondeurs de cette honorable maison de presque 51 ans. Le Pdg a une double ambition : l'audience et le service public. On notera l'ordre annoncé. Et puis surtout "redonner l'antenne aux auditeurs". Je reviendrai demain sur la suite de ses déclarations.
S'en est suivie la présentation des 7 chaînes du groupe d'une façon originale puisqu'il s'agissait pour chacune de se mettre en situation d'une émission de radio et de faire intervenir autour du directeur ou de la directrice de la chaîne celles et ceux qui feront le programme. Je n'évoquerai dans ce billet que celles qui m'ont touché et qui m'ont donné envie de bousculer mes habitudes.
Livret de présentation de France Musique |
Commencer par France Musique était une très bonne idée. Casser le rythme et l'ordre habituel de succession comme cela apparaît sur les documents de communication montrait que Radio France jouait le jeu de mettre en avant la chaîne qui a besoin de (re)conquérir de nouveaux et durables auditeurs. Et ce fût un réel plaisir de se laisser porter par Vincent Josse (4) pour dérouler ce qui va changer sur la chaîne.
La sobriété de parole de Marie-Pierre de Surville, ou de Judith Chaine et le pep's d'Édouard Fouré Caul-Futy ne nous ont pas empêché de sentir que France Musique franchissait un cap pour ne pas dire un "second souffle". Entendre dire "toutes les musiques" à l'antenne en deuxième partie de soirée voilà bien qui va définitivement ouvrir à la diversité ce qui était jusqu'à présent très confiné dans des cases, des heures et des durées très confidentielles.
Quant à la matinale de Josse je m'en régale d'avance. Voilà l'innovation qu'il fallait oser. Ne pas se superposer à ce qui existe déjà. Rien que pour ça, bravo (à suivre).
Cette simplicité d'approche, ce goût de faire, cette envie d'être écouté s'est retrouvée pour le set de France Info. Philippe Vandel a, de façon tonique et légère, permis à Laurent Guimier, directeur de la chaîne, à Fabienne Sintès qui voit sa matinale s'installer de 6h à 9h, de dire leur plaisir "de faire", d'être sur tous les fronts sans être ostentatoires pédants ou prétentieux, et surtout d'être en permanence capables de s'adapter à l'événement. Pour moi qui n'aime pas l'info je vais prendre le temps d'écouter Sintès le matin, et Guy Birenbaum à 7h55. Et Guimier d'affirmer "La radio va plus vite que tout". Belle formule, imparable et stimulante.
S'en suivent les "France Inter", Laurence Bloch, directrice de la chaîne, Sonia Devillers, Patrick Cohen, Charline Vanhoenacker, Nagui,… Laurence Bloch revendique l'audace, confirme dix-neuf nouvelles émissions dont neuf nouvelles quotidiennes, impulse l'éclectisme, plus d'international, plus de femmes "au cœur de la chaîne" et un postulat "les auditeurs ont leur mot à dire". Quel programme ! Si l'on ajoute à cela la radio visuelle à partir du 1er septembre, on peut dire qu'on risque de voir, et d'entendre surtout, la différence…
Avec autant de charme que les Fipettes il y a deux ans, Èmilie Blond-Metzinger, Luc Frelon (programmateur) et Anne Sérode, directrice de Fip ont fait le show avec de la musique dedans et des annonces qui ont donné envie de sortir son agenda et de fixer quelques pépites à venir. J'ai retenu les 60 ans de la Fender "Stratocaster" que je ne louperai pour rien au monde. Ces trois "Fip" étaient raccords avec leur chaîne et je me disais que malgré l'hyper discrétion légendaire d'un Garretto (5), sans doute celui-ci aurait-il pris du plaisir à voir comment, en quelques minutes, trois personnes ont réussi à transcender la chaîne qu'il avait inventé avec Pierre Codou et l'impulsion de Roland Dhordain.
La rentrée de Radio France 2014-2015 par radiofrance
Pour conclure ce compte-rendu à chaud une anecdote plus que savoureuse. En arrivant ce matin Porte B, je croise un des vigiles qui me connaît bien. Passe Jean Lebrun qui ne montre pas sa carte professionnelle. Et le vigile, goguenard de m'annoncer "La carte de Lebrun elle a 2000 ans d'histoire.... elle est périmée". Quelle répartie ! Ce vigile mériterait de monter sur la plus haute marche de l'histoire de Radio France. J'en parlerai à Lebrun.
(1) producteur-conteur-scénariste mythique de France Inter mais aussi d'Europe n°1 et de RTL. Ami et complice de Jean Yanne, de Jacques Martin, de Claude Lelouch,
(2) Film de jean Yanne, scénario de Gérard Sire, 1972,
(3) Journaliste, et parmi toutes ses incursions dans la maison ronde (France Musique, France Inter) a été l'anchorman de belles matinales de France Inter en un binôme subtil avec Gérard Courchelle, 1982-1987,
(4) Animateur de la matinale à partir du 1er septembre, 8h/10h,
(5) Créateur avec Pierre Codou de la chaîne et par ailleurs producteur avec son complice de "L'oreille en coin" (voir notes du billet d'hier)
Dis Franch il n'y a rien sur France Culture ?
RépondreSupprimerSalut Marie,
SupprimerRelis bien mon intro, j'explique mon choix pour présenter les chaînes ci-dessus. D'autre part tu trouveras sur la vidéo la présentation de FC ;-)