12. Qu'il est doux de ne rien faire… (L'an 01)

Résumé de l'épisode précédent…

Chalet Notre-Dame

"Ça va bouillir !" ou plutôt ça bout encore sous les crânes de ceux qui inventent au quotidien, "Radio Fond de France", la web-radio de la vallée du Haut-Breda, où je suis venu en immersion-reportage. Ça tempête sous les crânes, ça bidouille, ça scratche dans un joyeux tâtonnement expérimental. Si je suis venu jusque là c'est qu'à l'origine (du monde radiophonique alpin) Raphaël Krafft, qui a participé à la formation des bénévoles pour la création de cette radio, a interpellé sur Twitter son "réseau" radio pour que chacun y aille de son idée ou de sa suggestion. À l'époque j'avais répondu, et depuis je regarde et écoute grandir cette initiative citoyenne et démocratique.

Si je regarde 40 ans en arrière, j'imagine que GéBé et son "An 01" auraient démultiplié des web-radios dans les hameaux et les quartiers d'une France pas complètement remise du "mouvement" de mai 68. Et que, chaque jour, on aurait eu le compte-rendu des cogitations multiples, variées et farfelues autour du "slogan" : "On arrête tout. On réfléchit et c'est pas triste". Qu'une bonne palanquée d'utopistes de tout poil, prêts à en découdre, agitait à tout rompre . 

Ce n'est pas pour autant "l'An 01" à Fond de France. Rien ne s'est arrêté vraiment et tout continue… malgré tout. Tout continue jusque dans la mémoire et dans l'histoire de cette vallée. Et voici que l'édito du jour de RFDF met en voix celle de quelqu'un pour qui la radio est une profession. Mais à cela il convient d'ajouter un petit bout de l'histoire personnelle de ce producteur pour qui, ce coin de France, ce "Cul de France" est bien plus qu'un village des Alpes qui essaye de survivre dans le marasme économique ambiant. 

Les mines de fer ont fermé, l'or blanc a fondu, le tourisme s'est étiolé et la météo peut ruiner des initiatives. Pour autant "ça bouge" "ça bout" et "ça va bouillir" encore. La radio du Haut-Breda participe de cet entraînement collectif. Pour l'instant ils se parlent entre eux. Gageons que demain, avant que le monde ait touché le fond, RFDF touchera le monde.