lundi 18 janvier 2021

Au vif du sujet, les compères les voilà. Quant au maréchal…

Il nous reste la mémoire, même si une Pédégère en mal de lyrisme traficote le nom d'une institution qu'elle dirige, même s'il est de bon ton de vivre un présent radiophonique merveilleux au détriment d'une histoire qui a installé la radio (de flux) dans la mémoire collective. On peut (ré)écouter un documentaire même sans trop savoir s'il s'agit d'une rediffusion. On peut aussi vouloir comprendre ou décrire l'environnement radiophonique de l'époque qui s'inscrivait dans une écoute globale de la radio, du matin, du soir ou des nuits. On écoutait la radio au moins autant qu'on écoutait des émissions. On écoutait même des "choses" qu'on n'avait pas forcément décidé d'écouter mais qui participaient du flux… tendu. Quand, aujourd'hui, les miettes et le hors-flux sont l'alpha et l'oméga de l'audio !

Tombe de Ph. Pétain, île d'Yeu.








L'écoute de la radio : le chemin à l'envers…
Il suffit d'être prévenu quelques jours à l'avance de la rediffusion de "Maréchal, les voilà…" (1) pour que j'ai envie de vous raconter comment en 2003, une émission s'installe sur France Culture. "Le vif du sujet", émission hebdomadaire du mardi (15h-16h30), coordonnée par Alexandre Heraud, fait suite à l'hebdo "Changement de décor" qui, d'une certaine façon, faisait suite à la quotidienne "Le Pays d'ici".

Le "Vif du sujet" ce sont des producteurs tournants dans une unité de programme, deux "principes" disparus aujourd'hui ! Le "Vif" c'était une heure de documentaire + une demi-heure d'éclairages sur le sujet avec différents types de participants. Et, cerise sur le gâteau, à 16h30 des passages d'antenne avec Yvan Amar "Un poco agitato" (émission musicale) qui valaient leur pesant de cacahuètes !

Magnétique… vous avez dit magnétique !
Coll. G. Davidas









Le documentaire perd du terrain sur la chaîne depuis 1999 (2). En 2021, la rediffusion de "Maréchal, les voilà… " d'Alexandre Heraud et Gilles Davidas, passe par "Une histoire particulière" en deux parties le samedi et le dimanche (13h30) sur France Culture. Pourquoi pas ? Mais pourquoi en deux épisodes ? On pourrait tenter en 4 ou en 6, non ?. En feuilleton. En série ! Si j'ai écouté samedi et dimanche dernier en rediffusion, j'ai pu aussi réécouter la diffusion initiale. Ça ne procure pas les mêmes effets.

Dans sa continuité, l'histoire, bien troussée et bien racontée, trouve son rythme et, est dans le bon tempo pour "être dedans". En deux épisodes "trop courts" on créée artificiellement du suspens et entre les deux diffusions… l'eau est passée sous les ponts. Ce n'est sûrement pas pareil de produire son documentaire sur une heure continue qu'en 2 fois 30'. Ce sont d'autres rythmes, une vrai/fausse "chute" pour le 1er épisode, une "relance" pour le second. 

Je ne me souviens pas avoir écouté ce doc à l'époque. Hum ! Le mardi à 15h, comment dire… ? Pas toujours facile d'être sur le pont de la radio. Heraud fait du Heraud. En empathie avec son sujet et ceux qu'il interviewe. On peut même l'imaginer en 1973, en culottes courtes, sur place rédigeant son papier pour la PQR (Presse Quotidienne Régionale) ! On l'imagine surtout en jeune Tintin reporter ! D'aventures en aventures, de faits d'hiver en faits de société, de Cuba à Tamanrasset. Car pour ce Heraud là "Il existe(ra toujours) un endroit…" magnétique !








Magnétique car c'était la dernière fois que Davidas allait utiliser la bande (type celle ci-dessus). Eh oui, le glas a sonné depuis la fin des années 90 et il va falloir se rendre à l'évidence les bandes vont rester des souvenirs… magnétiques, eux aussi, au fond des armoires (et à l'Ina). Ce geste magnétique que Marie Guérin et Gilles Davidas ont magnifié dans un documentaire. Ce son magnétique difficile à "entendre" dans la compression numérique de l'air ambiant. L'expression "cousue main" avait tout son sens. Le(s) geste(s) et l'oreille un artisanat d'excellence. Humainement sensible.

Pour cette rediff', l'illusion de savoir le fin mot de l'histoire en sachant attendre 24h donne plutôt envie d'attendre le dimanche 14h et d'écouter les deux épisodes à la suite. Cet effet "feuilleton/série" pour stimuler le programme de l'après-midi est juste une posture surannée quand, "La série documentaire" et "À voix nue" sont disponibles en intégralité dès le lundi, premier jour de diffusion. Dernier avatar d'un effet "programme" dont les jours sont comptés quand la future plateforme Radio France aura définitivement gommé les grilles de programme et avec effet retard… les chaînes !

Tiens comme un clin d'œil, hier à 13h30 France 3 diffusait "La belle équipe" de Julien Duvivier ! 


(1) Initialement diffusée dans le "Vif du sujet", le mardi 11 mai 2004, France Culture,
(2) En 1997, Patrice Gélinet supprime "Le Pays d'ici", inventé par Jean-Marie Borzeix (directeur 1984-1997). En 1999, Laure Adler (directrice 1999-2005) supprime de nombreuses cases documentaires mais propose en 2002 à Heraud ce "Vif du sujet" comme une préfiguration à "Sur les docs", quotidienne, créée à la rentrée 2006 et coordonnée par Pierre Chevalier. Voir aussi la note de bas de page n°3 de ce billet.

3 commentaires:

  1. Juste pour le plaisir ... Mon maréchal à moi , plus modeste .. https://audioblog.arteradio.com/blog/147276/podcast/147278/les-cartes-du-marechal

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  2. Plus modestement , mon propre maréchal, et je courss écouter l’histoire particuliere !
    https://audioblog.arteradio.com/blog/147276/podcast/147278/les-cartes-du-marechal

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    1. Salut Muriel ! ;-) Joli p'tit doc, bien mixé ! (La prochaine fois n'hésite pas à signer !)

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