Sur twitter ce matin Radio France se fend d'une vidéo qui, outre la pédégère Sibyle Veil, met en scène des animatrices, animateurs, journalistes, musiciennes pour chacune de ses chaînes et formations musicales. Pourquoi elles ? Pourquoi eux ? Pourquoi les personnes déjà les plus exposées, les plus connues ont-elles acceptées d'en rajouter dans cette parodie de vœux qui ne peut ressembler qu'à une entreprise de com' banale, surjouée et qui plus est superfétatoire ?
Image extraite de la vidéo citée
Pourquoi ne voit-on jamais les collaboratrices spécialisées, les réalisateurs, les ingénieures du son, les attachés de production ? Pourquoi jamais toutes celles et ceux qui sans relâche font la radio et servent ceux qui, derrière le micro, prennent toute la lumière qui relègue dans l'ombre de formidables professionnel-le-s passionné-e-s. Pourquoi une seule animatrice de France Bleu (de l'antenne parisienne) quand environ mille-cinq cent personnes travaillent dans les quarante-quatre locales ? Pourquoi une seule animatrice de Fip ? Et les programmateurs de cette chaîne qui assurent sa renommée (et son audience) et qui va fêter ses cinquante ans, ils sont où ?
La question elle est vite répondue. Depuis 2014 et l'arrivée de Gallet comme Pdg, son ignorance absolue des métiers de la radio, qui vaut aussi pour celle qui lui a succédé, a précipité ces dirigeants hors-sol à singulariser et personnaliser un média quand, depuis ses origines, la radio est une œuvre collective et un travail d'équipe. Un bout de la chaîne manque et l'émission est "dépeuplée", comprendre infaisable, irréalisable, indiffusable.
À n'avoir dans la bouche que les mots de collaborateurs et de service public, de ronds de jambe pour les tutelles (Finances, Culture) ces dirigeants sont incapables de valoriser la chaîne de production radiophonique. C'est tellement plus facile d'exposer des vedettes déjà surmédiatisées et souvent en poste aussi à la TV. Mais ça leur fait quoi à tous les autres d'être autant invisibles et ignorés ? Ça leur fait quoi de lire sur Twitter qu'une directrice de chaîne incite un des animateurs de sa grille à ne pas déserter la radio quand il annonce qu'il va quitter la TV (1) ? Il est donc si important que ça ?
Cette com' de supermarché inventée par les petits gourous des boîtes de communication qui ne différencient pas la lessive, du saucisson, d'un être humain, ça va encore durer longtemps ? Ces petits rois du consumérisme si vite adoubés cash par des manageurs de moins de cinquante ans qui n'ont de la radio qu'une image de "vedettes" quand vont-ils se renouveler ?
Cette vidéo de Radio France donne juste envie de gerber. C'est rien. De l'esbrouffe. Du marivaudage de pacotille. Du mépris pour les salarié-e-s acteurs de la radio. C'est bien mal augurer de la sauce à laquelle va être mangée la radio qui vit ses dernières heures avant de muer en plateforme où là, c'est sûr, il n'y aura plus que les vedettes pour assurer le service après-vente !
(1) Laurence Bloch, directrice d'Inter pour retenir Augustin Trapenard qui quitte Canal +.
Il manque en effet le chœur des esclaves !
RépondreSupprimerLa photo est bien choisie mais cela n'a pas empêché la pédégère de Radio France de recevoir la Légion d'Honneur pour avoir - je cite -mis en place "des dispositifs culturels ou d'information innovants" ! Faut-il en rire ou en pleurer ??? Franchement de qui se moque-t-on lorsque le maire de ma ville la réclame depuis quelques années pour un ancien résistant désormais agé de plus de 90 ans et qui ne l'a jamais eu on lui répond qu'il y a d'autres récipiendaires en priorité. C'est bel et bien galvaudé!
RépondreSupprimerPas la Légion d'honneur mais… L'ordre national du Mérite !
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