Un samedi soir sur la terre… radiophonique ! Vous étiez où ? Vous étiez là ? Dans l'indicatif radio ? Vous savez celui qui vous dresse les poils et vous téléscope - radioscope - dans la galaxie des mille, mille souvenirs, mille, mille émotions, mille, mille étoiles au firmament de votre mémoire intacte ? Qui frémit à la moindre note ? À la première note. Victoire de la musique avant celle de la voix. Qu'on attend. Qui va venir. Qui est là. Mot de passe pour entrer en complicité. En amitié ou en amour. Féminine ou masculine. Tendre ou câline. Elle sonne les retrouvailles d'un rendez-vous qu'on ne peut rater, qu'on ne doit rater. Qui souvent consacre son moment à soi. S'installe dans son jardin secret. À l'abri des oreilles indiscrètes. L'indicatif est un diamant qui brille de nos oreilles à nos yeux.
Hier soir sur la terre Fip, Jane Villenet (animatrice), Denis Soula (réalisateur) et Pierre François (programmateur) ont fait leurs gammes sur les indicatifs d'émissions, à la radio publique comme pour quelques privées, qui ont marqué leurs époques et les ont inscrit au patrimoine radiophonique. Déroulons le fil en accéléré et après réécoutez-le donc à la bonne mesure.
Le Pop (Club), José Artur, Gainsbourg, Birkin. Accroche imparable pour s'installer dans l'azur, l'azur, l'azur. Et du monstre sacré et volubile, Neal Hefti et son Girl Talk nous propulse dans les Embouteillages, Le magazine de Pierre Bouteiller que, ni lui ni personne, n'ont jamais appelé comme ça (1). Puis, L'Humeur vagabonde, glisser soft et trouver la beauté, la Finding beauty de Craig Armstrong et de Kathleen Evin. Et en sortant, filer au Palladium avec Ferré qui, quelques années avant, le temps d'une chanson avait nommé plusieurs animateurs et plusieurs chaînes de radio (2)…
Au cœur de la nuit, Gonzague Saint-Bris subtil pose le piano d'Erik Satie et sa Gnossienne n°1 et, Europe 1 donne à entendre les confidences intimes des auditeurs quelques années avant qu'Inter s'y emploie à son tour. Et il n'y aurait qu'un pas à faire, pour, sur le pavé luisant, rejoindre sous son réverbère Gato Barbieri, au sax, et Europa qui (aussi bien que Santana son créateur) déchire la nuit et le Pollen de Jean-Louis Foulquier. P… là si vous les avez pas les frissons ? Mais avant, il nous avait fallu passer aux rayons X des Radioscopie(s) de Chancel (3), emmenées guillerettes par Georges Delerue.
Revenons, tous ensemble, tous ensemble, ouais (L'an 01, Gébé et Jacques Doillon) Les pieds sur terre, sur France Culture avec Sonia Kronlund, les Troublemakers et Get misunderstood. Et, entre les oreilles, un p'tit Radio gaga de Queen peut pas faire de mal, ni même le Widows by the radio de Perry Blake. La nostalgie, camarade ! Et d'Oxigène à Hexagone, d'un Hit-Parade d'Europe 1 à un jingle de France Info, Jean-Michel Jarre façonne et égrene sa musique qui, très tôt, s'était immiscée dans le programme musical de la toute jeune Fip.
Brigitte Fontaine |
Il fallait bien les Daft Punk et Veridis quo pour goûter à L'heure bleue, de Laure Adler, France inter, même si, à cette heure-là, la radio nous incite (beaucoup trop) à regarder la TV ! On the radio qu'on vous dit et, comme le chante Donna Summer. Et que brille. à jamais la boule à facettes ! Quant à Wigwam de Dylan, Gérard Klein en a usé et abusé pour plusieurs de ses émissions sur Inter, sur Europe 1 et peut-être même sur RTL, qui sait (4) ? Mais, comme le dit très bien Jane Villenet, j'ai moi aussi longtemps cru que c'était le facétieux Gérard qui chantait !
Apparté : En 1979, gamin, j'arborais fièrement le badge (fond noir, lettrage blanc) "Look sharp" offert avec le pressage 25cm de l'album éponyme de Joe Jackson qui dans son prochain album "I'm the man" chantera "On your radio".
Pochette de l'album, inclus Wigwam |
C'était la 4e Gnossienne de Satie et non la 1ère qui ouvrait La ligne ouverte de Gonzague Saint Bris. Avec également la 5e comme musique d'attente entre les appels. Car dans cette émission qui se refusait à diffuser le moindre disque, Satie était plus qu'un indicatif, c'était un habillage musical complet.
RépondreSupprimerL'habillage musical est une chose puissante. Une émission a priori banale des choses du quotidien et des consommateurs, que présentaient Vicky Sommet et Olivier Barrot en matinée sur Inter, s'était retrouvée sublimée par son habillage autour de la voix de Bobby McFerrin ; à la rentrée suivante, exit Bobby, et l'émission devenait soudain aussi banale que son sujet !
Oups ! Autant pour moi, et pan sur le bec. merci ddazz pour cette précision et celle que vous apportez sur l'habillage et les indicatifs d'une émission (à distinguer des génériques). Regardez si vous voulez mes quelques notes sur les géné (sic) d'Hughes Le Bars (En avant la zizique, entre autres)…
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