Et Delphine Saltel, documentariste, de remettre le couvert pour pousser encore plus loin le bouchon des phénomènes de société, comment ils nous interrogent au quotidien et comment elle se met en 'je" pour tenter quelques amorces de réponse qui passent par l'acceptation du "pas de côté" où comme le disait fort bien "L'an 01" de Gébé "On arrête tout, on réfléchit et c'est pas triste"…
Désolé pas trouvé les crédits de l'auteur-trice de ce dessin |
Se mettre en "je" pour Saltel c'est aller assez loin, voire très loin. Pour cet épisode sur la parentalité (Part 1), elle a poussé les constats jusqu'à faire "témoigner" ses propres enfants ! Fallait oser. C'est à la fois d'une grand honnêteté et un exercice de haute voltige. C'est à la fois une étape d'un long processus éducatif et la nécessité absolue de ne pas vouloir continuer à être dépassée, stressée, K.O.. Soit engager la panoplie des questions (les bonnes, les mauvaises) et essayer de trouver les réponses (les bonnes, les mauvaises).
Fichtre, c'est passionnant et c'est pas gagné. Mais c'est courageux et honnête. On est loin des recommandations tendance "développement personnel", de la méthode Coué à deux balles ou de "la parentalité pour les nuls". Plutôt que de monter sur la table et d'annoncer qu'"on a tout faux" Delphine Saltel scrute sa propre histoire (et celle de son conjoint). Pour questionner ce qui taraude nos quotidiens, plombe notre culpabilité, tendance "bras ballants", fatalistes en invoquant le mantra inusable "Ça ira mieux demain !".
Saltel, sans détour, n'y va pas par quatre chemins (allégorie) et son auto-critique - subtile et de bon sens - pourrait nous aider à remettre les choses à plat. Cet épisode de sa série "Vivons heureux avant la fin du monde" fait du bien, en bousculant quelques certitudes ancrées, quelques angoisses cachées, et autres renoncements honteux. Delphine Saltel ne donne jamais de leçon, à chacun d'attraper l'une ou l'autre des clochettes qu'elle fait tintinnabuler à nos oreilles.
Mais vraiment, je n'hésite à le redire, cette parole nous touche là où ça fait mal (et où ça peut faire du bien). Ce "je", mis en jeu renouvelle questions et réponses, pour lesquelles en leur temps, à travers leurs émissions de radio interactives, Ménie Grégoire (RTL, 1967) et Françoise Dolto (France Inter, 1977) tentaient d'y répondre .
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