lundi 20 février 2012

Pas de panique… sur France Inter

Claude Villers, photo illustrant l'article de l'Unité












"Un sondage révèle que RTL et Europe 1 sont plus écoutés que France Inter… sauf à l'heure de " Pas de panique". Le succès  d'une émission qui fait la nique au idées reçues face à l'intox et à la débilité, c'est bien réconfortant." (1) En voilà des propos qui ne font pas dans la dentelle et qui prennent position pour défendre la radio de création et une émission qui dépoussiérait l'antenne d'Inter, passée 20h au début des années 70. "En plein mois d'août 1973, Patrice Blanc-Francard et Claude Villers ont été tirés de leurs retraites de vacances par le directeur de France Inter, Pierre Wiehn : "Vous ne pourriez pas essayer de mettre sur pied une émission entre "Charlie Hebdo" et "Pilote" pour la tranche 20h-22h de la station ?" (2)

Je reviens sur ce bon souvenir de radio pour deux raisons :
• alors qu'il semble que certaines émissions de France Inter aient du mal à trouver leur public, il est intéressant de voir qu'en créant ex nihilo "Pas de panique" Wiehn et Villers ont parfaitement réussi leur coup,
• l'occasion d'un coup de chapeau à deux hommes de radio, l'un Villers profite aujourd'hui de la vie dans le Sud-Ouest, l'autre Blanc-Francard fait profiter de son expérience la petite compagnie du Mouv'. 

Et j'aurai pu en ajouter une troisième, le plaisir de lire une critique radio, approfondie, solide et argumentée. Vous pourriez me dire une critique de parti… pris. Peut-être mais je suis bien placé pour dire qu'à cette époque la télé était absolument plan-plan et qu'avec Pas de panique nous avions chaque soir l'impression de refaire (un peu) le monde. "À travers le succès de "Pas de panique" perce l'éveil d'un peuple qui a de plus en plus de goût pour les pieds-de-nez. Ce qui sous-entend une certaine tendance à la liberté" (1). Rien moins. Oreilles formées à cette "école" vous comprendrez mieux pourquoi j'ai du mal à avaler les couleuvres affranchies (sic) qu'on voudrait me/nous faire avaler sur France Inter au prétexte d'écouter la différence.

Pas de panique, une émission très travaillée, très contestée par le pouvoir politique, soutenue par Pierre Wiehn, dont les très bons sondages ont permis qu'elle dure et à Claude Villers de devenir une voix de France Inter. L'époque plombée par la fin de règne de Georges Pompidou n'empêchait à la radio ni l'impertinence ni une certaine liberté. Claude Villers : "Nous ne voulions donner ni dans le parisianisme, ni dans le style d'émissions construites par les attachées de presse, nous ne voulions pas non plus faire un magazine, c'est une mode commode. Nous ne voulions pas faire une émission pour jeunes ce genre de ségrégations est démagogue. La télévision ne nous intéresse pas… alors nous avons décidé de faire la radio que nous aimerions entendre. Ce qui supposait que nous ne limitions aucun propos sur aucun sujet. C'est resté la seule règle véritable de notre émission : parler de ce qui nous intéresse, de ce dont personne ne parle ailleurs" (1) C.Q.F.D.

(1) L'unité (hebdomadaire du parti socialiste) n°158, du 16 mai 1975.
(2) Wiehn est directeur d'Inter. Quand, lui et Claude, ont présenté à Jacques Sallebert patron de la radio à l'Ortf, l'émission et son titre  "Panique", Sallebert s'est écrié "Ah non, pas de "Panique". Et c'est ce titre qui a été gardé !

Et puis Julien Baldacchino, le 19 juillet 2013, sur France Inter, fait revenir Claude Villers à nos oreilles…

4 commentaires:

  1. "L'unité (hebdomadaire du parti socialiste) n°158, du 16 mai 1975." Ben dis donc, tu lis de ces canards, toi :)

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  2. Pas de honte ;) Je lis skiff pour c'kiff ! J'imagine bien que Télérama, pardon l'excellent Télérama avait du faire un très bon papier à l'époque mais j'ai pas accès à leurs archives… J'aime bien chercher dans les archives pour appuyer mon propos, et sourcer mes billets. Aujourd'hui la critique radio s'appuie sur le présent sans très peu mettre en perspective d'un passé proche. Mais c'est vrai je suis un auditeur ce qui ne doit pas être le cas de tous ceux qui écrivent sur ce média…

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  3. D'accord, tu es auditeur, mais tu n'es pas journaliste ;)

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  4. Tu veux dire par là que quand on est journaliste on peut ne pas lire les livres, ne pas écouter les émissions de radio, ne pas connaître les lieux dont on parle… Écoute "ouvert la nuit" de jeudi prochain À 22H30 et Pierre Bayard invité d'Alexandre Heraud…

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