Je ne sais rien dire de l'affaire qui afflige l'écrivain. Je connais surtout le raconteur de musiques. Hier sur Le tiers livre je clique sur transistor et me voilà transporté dans sa Vendée d'adolescence où, avant d'acquérir le "Double blanc" des Beatles, il possédera cet objet indispensable pour s'ouvrir aux mondes et aux musiques qui vont avec. Cet objet mythologique des sixties : le transistor.
Sixties c'est le mot juste pour François Bon dont la vie quotidienne, comme celle de nombreux adolescents de l'époque oscille entre une culture française bloquée dans sa gangue, et un regard éperdu vers l"Angleterre et les États-Unis qui chahutent les certitudes de plomb. Dans la simplicité de ses souvenirs Bon est émouvant de tendresse pour le dérisoire comme pour le sensible. Sur la place d'Armes de son village où tout semble éternellement figé c'est le mouvement consumériste qui va bouleverser les habitudes voire les mentalités. Et comme Bon sait si bien le faire pour ses feuilletons radiophoniques, il tourne autour en s'approchant lentement de son sujet central. On marche avec lui, on écoute, on sent, on perçoit et on entre en complicité. Ou mieux en fraternité.
"…la nuit dans le noir, sous l’oreiller, une oreille sur le minuscule haut-parleur, je commençais comme des milliers d’autres de mon âge d’écouter le Pop Club et les concerts en direct la nuit – l’année 1965 venait de commencer, allez donc voir ce qui se passait, dans la musique en anglais." (1)
(1) François Bon, autobiographie des objets I 15, le transistor, in Le tiers livre, 2 mars 2011, modifié le 9 février 2012.
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