Avec Zappy Max! |
Mon RTL à moi
Je ne suis pas auditeur de cette
chaîne mais mais mais… ma passion de l'histoire (de la radio) m'a amené
dès l'été dernier à écouter les émissions de Philippe Labro (4) où
celui-ci convoque ceux qui ont fait l'"image" de RTL. Les trois derniers
numéros ont concerné : Philippe Gildas, André Torrent, et Zappy Max.
• Gildas ne vient pas au micro de Labro pour faire le coq et en rajouter. Avec simplicité il raconte ses débuts "Je suis né à la radio le jour de Noël 1962"
(5) poussé par Jean Yanne (à l'époque journaliste), sans savoir qu'un
jour il deviendrait journaliste. Le succulent d'un témoin comme Gildas
c'est qu'à égrainer sa mémoire il fait "revivre" l'époque ou quelques
hommes l'ont accompagné et/ou devancé dans l'aventure radio : Patrick
Pénot, Pierre Lescure, Jean-Michel Desjeunes, Jean-Pierre Farkas, Jean
Bardin, Jacques Alba, Philippe Alfonsi… Et aussi comment grâce au CESP
(Centre d'Étude des Supports de Publicité qui deviendra Médiamétrie)
Gildas adapte la grande session d'info du matin en fonction de ceux qui
sont censés être prêts de leur poste à cette heure-là.
À
sa simplicité bon-enfant s'ajoute l'humour et la bonne humeur qui
tranchent avec la gloriole pipole qui entoure aujourd'hui le moindre
animateur ou journaliste. Gildas sait témoigner du passage de
Radio-Luxembourg à RTL avec Jean Prouvost (à l'époque directeur de
Paris-Match) qui en prend la direction et comme directeur d'antenne Jean
Farran (avec Raymond Castans). Labro parle de révolution mais c'est
bien de ça dont il s'agit. On passe de la "radio de papa" (6) à une
radio qui ne rêve que de mordre sur le succès d'Europe n°1. C'est
l'époque de la création du "Journal inattendu" qui n'a absolument
rien à voir avec l'insipide émission d'aujourd'hui présentée par Marie
Drucker (7). Et Gildas obtiendra de Farran sur une idée de Lescure de
créer le "journal continu" dans les matinales d'RTL. Je reste persuadé
que pour comprendre la radio d'aujourd'hui on ne peut faire l'impasse
sur son passé et son histoire… Pourtant il ne semble pas que ce postulat
soit partagé par les rédactions médias qui "couvrent" la radio !
• Torrent
Je n'ai jamais entendu cet André Torrent à
la radio. Les souvenirs (il n'a que 45 ans de micro !) qu'il évoque au
micro de Labro sont intéressants pour comprendre l'époque dans laquelle
il évoluait même si c'est par le prisme des "variétés". J'ai apprécié
ses points de vue et sa lucidité. Malgré le vedettariat (des autres) il a
su resté à sa place et faire son bonhomme de chemin. Grâce à la musique
il est aussi un témoin privilégié de l'évolution des mentalités, des
mœurs et de la …radio !
Zappy Max
Il y a déjà six ans que Jean Lebrun recevait "l'animateur de Radio Luxembourg"
en décembre 2006 pour ses Travaux Publics (8) à Brest à l'occasion du
festival Longueur d'Ondes. Au micro de Labro, émerveillé, Zappy Max a
brossé avec une précision de géomètre l'histoire de la radio de la fin de la guerre (1939-1945) au passage à RTL (1966).
Rien à jeter dans cette émission où le toujours jeune "Max Doucet" (né
en 1921) raconte avec brio sa propre épopée au sein de la radio la plus
populaire à l'époque. Louis Merlin (directeur des programmes) lui dira à
ses tout débuts "C'est encore plein de défauts, mais c'est avec les défauts qu'on fait les personnalités". O tempora, o maures.Zappy n'a pas bien digéré le mépris dont ont fait preuve les nouveaux responsables d'RTL en le snobant et pire au moment opportun en ne mettant pas en avant ses mémoires publiées. Labro réparait ainsi une faute et nous donnait l'occasion d'entendre aujourd'hui le passé bouillonant et fertile d'un animateur de radio.
"Mon RTL à moi" est podcastable pour les n° de cette saison comme pour ceux de la saison précédente. Le prochain invité (12 août) sera "Christophe Bourseiller" actuel animateur de la matinale de… France Musique !
(4) Directeur des programmes, 1985-2000,
(5) À l'époque Radio-Luxembourg,
(6) Et Zappy Max en fera les frais,
(7)
Dont Télérama n'a pas manqué de tresser les lauriers, on se demande
bien pourquoi. Pour avoir écouté le journal inattendu" d'Alain
Finkielkraut, j'ai eu pitié de lui et reconnu sa très grande gentillesse
à l'égard de la journaliste qui n'a su qu'enfiler les perles de la
banalité et c'est peu dire !
(8) France Culture, du lundi au vendredi, 18h20-19h30,
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