Sorti de la Maison Ronde, des Ondes et de tout le fourbi mécanique, l'homme de radio marchait aux vents, à ma rencontre. Parmi les otaries, cachalots et autres cétacés vautrés sur le sable en contrebas, nous nous reconnûmes d'évidence. Les bonnes ondes. L'homme que j'avais voulu rencontrer savait faire deux choses : de la musique électro-acoustique, raconter des histoires (ou les faire raconter) pour une radio… acoustique. J'aimerai bien écrire de la radio à coustique, comme on dirait du trombone à coulisse.
Le gaillard cause en cercles concentriques comme d'autres font des ronds dans l'eau. Les ondes toujours les ondes. Il fait défiler les personnages de son petit musée magnifique ! Trente-huit ans de boutique, ça en fait du monde. Pensez. C'est un homme de Culture (France Culture) alors c'est parti pour les Paranthoën (1), Ollier, Veinstein, Trutat, Farabet, Adler, Davidas, Baumgartner… On dirait que je dresse la liste "Des vivants et des morts". J'aime entendre cette musique, sa musique. Il tricote et détricote et moi (comme d'hab') je fais ma pelote.
Quand il parle ou quand il fait de la radio, Christian Rosset ne fait pas de bruit, ne monte pas sur les tambours, ne flotte pas sur les kakemonos qui vantent la-lessive-de-celui-qui-washwash-les-matins, et encore moins des ronds de jambe. Il s'incruste, s'insinue, s'intercale, se superpose, se mixe et se décale. Dans sa parlure on guette les silences qu'il dit aimer. C'est du miel pour l'écouteur… L'Histoire est là. Au présent et au singulier (2).
On n'en finirait jamais avec la radio… J'ai mis quelques sons, quelques mots griffonnés, quelques images dans ma besace. Il faut que ça macère, l'assemblage sera pour plus tard. Les otaries, cachalots et autres cétacés ont fui la haute marée. Sur le banc Rosset souffle : "Personne ne croit qu'il peut y avoir des artistes de radio". Moi si !
Demain, 8h30, le premier épisode de la "saison 2" du feuilleton de la radio…
(1) "Yann Paranthoën, l'art de la radio", sous la direction de Christian Rosset, Phonurgia nova, 2009
(2) Je ne peux peux pas écrire ce mot "singulier" sans penser à Geneviève Ladouès et à son " Un jour au singulier" sa belle émission dominicale sur France Culture (années 90),
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