dimanche 25 novembre 2012

Un dimanche de Mermet…











"Il fait complètement noir, il y a juste un tout petit peu de lumière qui éclaire un tout petit peu… un tout petit chapeau, et sous le chapeau on entend : "Je sens la fièvre m'envahir…". La troïka glisse sur la neige jaune, contre le vent glacé qui vient de la Moscova. Le cocher porte un extravagant uniforme rouge à brandebourgs, ses chevaux ont des sabots dorés et nous traversons la place du tsar de toutes les Russies. Les immenses bulbes d'or et les faïences vertes des cloches sont éclairés par en dessous comme les acteurs par les feux de la rampe. La troïka repart et nous filons vers le grand théâtre Tchernikov. Mais derrière le chapeau voici une lueur… Une bougie. La flamme monte et éclaire le profil du personnage qui tient encore l'allumette. C'est une poule. Une poule. À en juger par la taille de sa crête elle n'est plus de la première jeunesse. Sous ses plumes vaguement blanches elle porte un soutien-gorge noir qui ne doit plus contenir grand chose. Elle frissonne. Elle se met à parler au chapeau : "…"

Voilà le début d'un joli conte sur fond de valse russe. C'est un dimanche de 1979, Daniel Mermet va en 8'49" nous transporter ailleurs, nous sortir de la tétanie du dimanche ou de la routine. Nous emmener dans son rêve. Vassillissia est une fable moderne avec sa part d'onirisme et de sentiments évanouis. Mermet excelle à la raconter. Son ton, sa voix, ses silences nous scotchent à la radio. Nous scotchent à l'Oreille en coin, sur France Inter. Depuis le début de l'après-midi on est entré dans la danse, dans le tourbillon. La tête nous tourne de cette féérie de mots, de ces jonglages de paroles, de ces voix qui font maintenant partie de notre "entourage" et de ces musiques "fondues avec" qui les accompagnent.

Onze ans, cela fait onze ans qu'ici, en fin de semaine, du samedi après-midi au dimanche soir, s'invente sur France Inter "une radio dans la radio". Vous pourrez retrouver ce conte de Mermet dans l'édition des 4 CD qui complétait le livre de Thomas Baumgartner.

Autre voix du dimanche, Kriss. J'ai ajouté sa voix à mon billet d'août 2011.

6 commentaires:

  1. Qu'est donc devenu ce Mermet là ? Aujourd'hui ses débuts d'émissions ont le son d'une vieille locomotive à vapeur asthmatique, toussant et crachant les inepties des auditeurs que l'on sent si fiers de pouvoir passer dans le poste ! L'émission démarre entre 15h20 et 15h25... mais moi il y a longtemps que j'ai décroché mon wagon.

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  2. En ouverture, et en fait de locomotive asthmatique, entendre une fringante monocylindrée, en route pour là-bas si elle y est.
    Marie, le jour où Mermet remisera sa drésine, vous n'aurez plus à supporter les "inepties" des auditeurs "si fiers de pouvoir passer dans le poste", car ce genre d'espace de parole radiophonique n'existera plus. Votre wagon pourra rouler tranquille sur les rails calibrés d'une radio à grande vitesse.

    L'aiguilleur.

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  3. Je vais vous paraître terriblement vieux jeu, mais moi ce que j'aime dans la radio, c'est entendre des gens de radio. La déesse de l'exercice reste pour moi Kriss. Les opinions de Pierre, Paul, Jacques ne m'intéressent que très moyennement (il est vrai qu'une partie de mon job consiste à écouter et débattre sur l'"opinion publique"). J'aime Mermet quand il nous propose de partir sur sa moto vers le Rwanda, vers la Colombie, rencontrer les femmes de Lipp, etc... Trop calibrée sans doute, vous avez raison.La doxa n'est pas ma tasse de thé.

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    1. On ne peut vraiment pas dire que Mermet n'est pas un homme de radio. Sa façon de faire de la radio aujourd'hui ne met plus en valeur ses façons d'auteur et de conteur.

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  4. Tout à fait d'accord Fañch c'est pourquoi j'aimerais avoir 55 mn de Mermet au lieu de 25 mn de répondeur et 30 mn de Mermet.

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    1. Fais-lui une belle lettre avant qu'il quitte Inter !

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