Françoise Giroud |
Si cela fait plusieurs mois ou plusieurs années que vous n'avez pas écouté les "fameuses" questions de Jacques Chancel, vous allez pouvoir vous régaler en écoutant la Radioscopie de Françoise Giroud. Il faudrait d'ailleurs écouter deux fois son émission. Une fois pour les questions en essayant de suivre la logique de l'intervieweur, une fois pour les réponses. Les questions sont "impayables" et font quelquefois sourire les invités de l'émission, tant elles étaient faussement candides, faussement naïves ou vraiment naïves et déconcertantes.
On dira que c'était le charme de Chancel et sa marque de fabrique. Il est toutefois très intéressant, - pour l'histoire - de réécouter ces "tranches de vie" et autres témoignages en prise avec leur époque. L'Institut national de l'audiovisuel (Ina) vient de remettre sur le devant de la scène (et sur son site, en téléchargement payant) la série "À voix nue" (1).
Après avoir (ré)écouté sa Radioscopie, les "À voix nue" enregistrées vingt ans après, permettront sans doute, entre autres, d'apprécier l'évolution de la "condition féminine" qui lorsqu'elle en était ministre (2) faisait dire à Giroud à propos des hommes : "Ils accepteraient plus volontiers la polygamie que l'égalité".
J'ai eu plaisir à (ré)écouter Françoise Giroud, pour sa sincérité, ses rires et ses sourires. Sa légèreté était séduisante et sa façon d'aborder les choses, avec conviction et sérénité, en complet décalage avec une société machiste, pas du tout prête à entendre et à vivre la mutation qui inexorablement allait - enfin - commencer à laisser leur place aux femmes. Trente six ans plus tard, cette place-là est encore loin d'être totalement faite.
Lire aussi ici.
(1) France Culture, Marion Thiba, décembre 1996,
(2) Secrétaire d'État à la condition féminine, 1974-1976,
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