La radio qu'est-ce que ça fait ? Ça vous bouleverse votre journée ou votre nuit en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Ça vous accroche l'oreille au point de ne plus rien entendre autour. Ça vous donne envie de lire, de chanter, de crier, de pleurer, de rire et même de réfléchir. Ça vous accroche un moment de vie au perroquet que ça en alourdit d'autant le perroquet. Ça vous colle des morceaux de mémoire décollée. Ça vous ajoute la pièce du puzzle qui vous manquait depuis longtemps.
Vous en voulez encore ? Hier, patatrac, mon après-midi se déboussole et j'arrive pas à me contrôler. Quelqu'un écrit un commentaire sur mon billet d'avant hier, et ça me titille au point de chercher à retrouver et entendre, rien moins que :
• John Wesley Harding (Bob Dylan),
• All along the watchtower (Robert Zimmerman),
• La même par James Marshall (Jimi Hendrix),
• John Wesley Harding (Bob Dylan)
J'ai le vague souvenir d'avoir acheté ce 33T (CBS) en 1975 ou 1976. Je me souviens de la couverture bistre et la photo en N&B de "malfrats" qu'on aurait dit Bonnie & Clide and co. J'ai sûrement acheté ce vinyl pour une des chansons qui me trottait trop dans la tête après l'avoir entendu à la radio. Et bien que le disque soit sorti fin décembre 1967, les chansons qu'il contenait pouvait encore passer à la radio. Au Pop-Club (1) de fait, mais peut-être dans "Souvenirs Souvenirs" de Patrice Blanc Francard (2) et peut-être même avec Gérard Klein, à moins que ce dernier ne soit déjà parti sur Europe 1, RTL ou RMC.
• All along the watchtower (Robert Zimmerman)
L'embrouille de mon après midi, en total revival 70', vient de là. Faut pas m'envoyer des impulsions qui réveillent mes gênes musicaux (pas prétentieux le gazier !) qui clignotent (sic) à chaque fois qu'on les titille. Je mets en visualisation mon juke-boxe Wurlitzer perso, j'insère dans la fente prévue à cet effet 1,29€ (3) et le Zim démarre guitare sèche (on disait ça à l'époque, non ?) et harmonica. J'y suis. Mes doigts s'agitent autour du clavier (d'ordinateur) et c'est parti pour une petite boucle (genre 60'). Mais comment s'arrêter ?
• La même par James Marshall (Jimi Hendrix)
Je tapote le Wurlitzer, je mets à nouveau 2 tunes dans le bastringue et m'installe en position casque. L'homme au message-impulsion avait raison, "cette plus belle reprise de tous les temps" est en replay permanent. Le téléphone peut sonner, les tweets twitter, les machucambos cabosser, je ne quitterai plus Jimi jusqu'à la nuit.
Alors, qu'est ce que ça fait la radio ? Ça fait ça, et ça le fait souvent dans ma vie. Quand j'écoute Rodéo (4), je noircis des dizaines de post-it, idem avec Label Pop (5), pareil pour une "Œuvre à l'oreille" (6), ou quand j'écoute une émission d'Inter, car là la prog. est souvent "aux petits oignons" et Fip bien évidemment. Et, quand c'est la radio qui m'a fait découvrir une musique, ça reste en mémoire dans ma caboche (7).
Voilà mes chers auditeurs, je vous ai fait part de ma petite folie d'un mercredi après-midi, grâce au Zim et à Jimi (8) et à la radio qui, par couches successives, a fini par me faire sauter à pied joint dans le bon dossier concocté par Fip. Merci à C.R. de m'avoir mis sur la… voix.
(1) José Artur, France Inter, depuis 1965, en soirée après 22h,
(2) France Inter,
(3) Autrefois c'était "Mets 2 tunes dans le bastringue" aujourd'hui c'est "Mets la monnaie dans iTunes"
(4) Le Mouv', du lundi au vendredi, de 16h à 18h (nouvel horaire),
(5) France Musique, le lundi à 22h30,
(6) RTBF, Musiq3, du lundi au vendredi, 11h02-11h30,
(7) "Caruso" Lucio Dalla dans une émission d'après-midi sur Inter (années 90) de Julien Delli-Fiori,
(8) Je suis prêt pour le road movie avec les deux lascars pour tenter de rendre à la radio ce qu'elle m'a tellement donné.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire