jeudi 3 juillet 2014

Dégueuloir…





















Autrefois en fin d'année (scolaire), chacun de rivaliser avec les plus belles performances de jeux dans les cours de récré et, dans les classes avec des résultats qui pouvaient gâcher les vacances de ceux qui finissaient derniers, redoublaient ou pire étaient virés… Sans doute traumatisés par ces enfances gaies et tristes, nombre de journalistes dans leur popote pipole respective se réveillent en juin pour dégueuler les noms des virés des antennes radio. Ils s'apitoient, s'interrogent, fustigent, déblatèrent, narguent, moquent jusqu'à donner des leçons aux directeurs de programmes des chaînes publiques et privées. Eh ! oh ! on est expert ou on l'est pas. Expert de quoi ? De l'anecdote, de l'image médiatique, du bankable, et surtout de la tambouille visqueuse de la société du spectacle  ?

"Ça fait pitié grave à donf" de supporter cette parodie d'infos mâtinée de régression mentale pour rejouer "les remises de prix" et autres "témoignages de satisfaction". Pourquoi en juin et début juillet faudrait-il, avec une telle frénésie, se propulser en septembre comme si les "vacances d'été" étaient un leurre ou, pour les dits-médias, un insupportable "trou noir" qu'il conviendrait de combler pour occuper le cerveau disponible de Patrick Le Lay ou des auditeurs, vaches à lait de la publicité à outrance ? "That is the question" et c'est LA bonne question.

Champion toutes catégories de ce percato funeste, Télérama qui, d'années en années, en distillant ses scoops et autres certitudes "juré-craché", à l'appui d'infographies, ne faiblit pas pour décrypter (sic) les tendances (floues) des chaises musicales médiatiques (1). Hier en plein trip médiatique nous apprenions qu'un animateur de renom revenait dans le service public pour participer, une fois par semaine, à la matinale d'une des sept chaînes (2) du groupe Radio France. Ça sert à quoi d'apprendre ça le 1er juillet ? Où est l'effet de surprise qu'on serait en droit d'attendre (en tant qu'auditeur) pour donner un coup de "peps" à notre rentrée morose ? Pourquoi anticiper autant sur quelque chose qui, avec deux mois d'avance, n'intéresse que les médias en permanente circonvolution autour de leur nombril ?

En cherchant à être les premiers "sur ce coup-là" Télérama veut être immédiatement reconnu (par ses pairs) comme le premier de la classe. Grand bien lui fasse mais, pas de bol, alors que je rédigeais ce billet (hier vers midi) j'apprends de source sûre que le dit-animateur emblématique ne participerait plus à cette matinale (3)… Ouarf, ouarf. Tout ça pour ça  ? Non, au-secours, ce n'est plus l'arroseur arrosé mais la farce de Maître Patelin ou le très Grand Magic Circus, si ce n'était faire injure à Jérôme Savary. Crédibilité de l'info, zéro.

En septembre 1985 ou 1986, ne voyant rien venir sur  les gazettes de programmes radio j'ai appelé la rédaction d'Inter, ai eu un des responsables qui m'a assuré que la nouvelle grille serait donnée dans le journal de 13h, dans quelques jours (sic), sans autre précision. Et moi, en vacances, de guetter fébrilement les nouveaux programmes de la rentrée pour cette chaîne dont à l'époque j'étais accro. O tempora o maures, pourvu que, lors de la conférence de presse de rentrée de Radio France, les directeurs d'antenne ou de programmes aient encore quelque chose à nous annoncer que la presse n'aura pas déjà galvaudé, à peine l'information publiée.

(1) À côté, Jean-Marc Morandini, le buzzard de l'événement qui fait pschittt, c'est de la petite bière,
(2) Vous croyez quand même pas que je vais me prêter au jeu de cette mascarade tragi-comique,
(3) Vous aurez noté mon conditionnel de précaution pour le cas où l'affaire évoluerait à 8 semaines de la rentrée… des classes et des chaînes radio par la même occasion.

Guillaume had a dream… 

2 commentaires:

  1. de la part d'une lectrice occasionnelle de vos écrits et d'une auditrice modeste,
    Bonjour,
    voilà très bien exprimée, une belle et saine colère et un écoeurement tout à fait légitime ! (j'aI lu moi aussi dans ma cuisine ce matin, l'horrible Télérama). Effectivement, et de plus en plus, nos petits bonheurs rituels sont piétinés par des gougnaffiers. votre dernier paragraphe est empreint de tant de nostalgie que je voulais vous souhaiter qu'il n'y ait pas d'effets d'annonce pour ruiner vos espoirs à la rentrée radiophonique prochaine.
    Ha ! j'oubliais de vous dire que je n'ai pas pu ouvrir, à regret, le rêve de Guillaume ...


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    1. Chère lectrice que nous aurions aimé imaginer grâce à sa signature … Merci de votre commentaire. En ce qui concerne le rêve de Guillaume il n'y a qu'à cliquer sur la pastille orange en haut à gauche dans l'image (trop immense, mais je ne choisis pas) de Mafalda.

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