Je viens de réécouter la Radioscopie de Pierre Sabbagh. Et je me souviens des conditions dans lesquelles j'écoutais cette émission. "En rentrant de l'école…" Mais surtout je me souviens que si (presque) toute la France s'arrêtait de faire autre chose pour écouter Chancel c'est aussi parce que la radio n'était pas envahie heure après heure de vedettes ou de célébrités. Chancel était le roi du monde et le monde s'arrêtait de tourner pour l'écouter.
Son long entretien quotidien de plus de 58' nous intimait de nous taire et, dans la cuisine, le salon ou la voiture nous étions tout près de son invité. En symbiose presque. Tendu, captivé, complice. C'était notre rendez-vous quotidien avec un "monde" inaccessible. Les grands et les humbles, les drôles et les pathétiques, les savants et les autodidactes. C'était une fois par jour et ça "suffisait" à notre soif de savoir ou de curiosité. C'était exceptionnel et rare. Mémorable même. La preuve !
La preuve ? Le retour sur écoute des Radioscopies de Chancel (1) est un formidable "moment d'histoire" et de mémoire. L'invité donne le contexte, est dans le contexte. Les 6826 Radioscopies sont un véritable patrimoine radiophonique à découvrir, redécouvrir et (ré)écouter régulièrement. Chancel a eu la bonne intuition au bon moment. Dhordain, le patron de la radio à l'époque (ORTF) la bonne idée de pousser celui qui s'affairait dans les coulisses des émissions de Madame Inter (Annick Beauchamp).
Et voici un extrait d'une autre Radioscopie. Si vous avez de la patience vous trouverez parmi les 1209 émissions disponibles sur ina.fr quelques "Radioscopies" en intégralité ou en extrait.
Paula Jacques, 11 nov 1980, extrait
(1) France Inter, 1968-1990
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire