lundi 10 novembre 2014

Et si Lebrun refaisait (avec Meyer)… le tour de la France (avant découpe)



























Lebrun l'historien, Meyer le sociologue. Voilà bien une paire de conteurs à leur affaire et plus que ça même. Deux hommes de radio. De France Culture et de France Inter (1). Mettez ces deux larrons - en foire (de Brive) - pour parler ruralité, économie, départements, géographie, petites histoires et, tant qu'à être en Corrèze… accordéon (2), vous pouvez être sûr de passer un très bon moment. 

Chacun redoublant de précisions, de détails, de souvenirs personnels, d'analyses fines et subtiles sans que ni l'un ni l'autre ne s'empêchent de donner "le coup de pied de l'âne" à qui il faut le moment (historique) venu. Et, à leurs sourires non feints ou à leurs clins-d'œil (qui "s'entendent" si bien dans la radio sans image), on ne serait pas loin de les prendre pour deux maquignons, bien malicieux qu'ils sont à savoir nous "vendre" le juste prix de leurs constats imparables.

Ce 4 novembre sur France Inter on pouvait se croire dans un cantou corrézien auprès d'un bon feu de châtaignier ou de chêne. Et nos deux conteurs de nous tenir "en veillée". La demi-heure pouvait-elle y suffire ? Avançant même tard dans la nuit on en demanderait encore. Ah si Hollande le Corrézien et le Parlement de France pouvaient écouter ces deux-là avant de faire -à la hache (3) et au couteau- le découpage de la France ? 

Les deux compères donc auraient pu, pour informer les édiles, faire le tour de la France et chaque jour sur les ondes nous donner à entendre et à comprendre ce pays d'ici (4) ou là. Voilà sans doute une belle mission qu'un hardi Ministre de la Culture de la Vème République aurait pu confier à nos deux scrutateurs aigus de la France en mouvement (perpétuel).

Car les écouter donne plus de goût à la connaissance et à la réflexion que le "baratin" gouvernemental qui parvient jusqu'à nos oreilles… ahuries (sic). Les deux larrons en plein marché (5) auraient pu s'associer le concours d'un autre corrézien, Jean-Marie Borzeix qui dirigea France Culture de 1984 à 1997. "Les trois font la paire" aurait crié le bateleur à ce fameux marché où "toutes les femelles du canton…".

Cette radio de bonne compagnie, de connivences intellectuelles et morales, de jeu de l'esprit est précieuse et a fait les belles heures de France Inter et de France Culture. Cette richesse-là, ce savoir-faire il faut le faire savoir et sortir de la tyrannie communicative de l'événement et de la vedette qui encombrent les ondes à longueur de journée. 

France Inter osera-t-elle lancer ce grand tour de la France rurale et citadine qui pourrait chaque jour inviter sous les préaux l'histoire de la France en train de se faire et de se vivre ?  



Ajout du 21 novembre 2014
La Corrèze encore où "Il ferait bon vieillir sous les châtaigniers » (Michelet)



(1) Lebrun à Culture : Culture matin (1984-1999), Pot au Feu (1999-2001), Travaux Publics (2001-2008). Meyer : L'esprit public (1998). À Inter : Lebrun "La marche de l'histoire", Meyer "La prochaine fois je vous le chanterai",
(2)  On devait l'indicatif de "Culture matin" à Marc Perrone,
(3) À l'arrache surtout !
(4) Titre d'une émission éponyme "Le Pays d'ici", France Culture, 1984-1997,
(5) De Brive la Gaillarde, chanson de Brassens.

2 commentaires:

  1. Salut à vous,
    Petit amendement à votre billet : on évite le châtaignier dans le cantou, car le châtaignier ça claque sec et dru. Et dans un feu ouvert, vous voyez le résultat. On passera donc les vieux piquets de clôture dans le poêle, ça pétera inoffensif, et ça fera un joli tapis de son radiophonique, sans danger pour nos deux notables.
    Jehan le Tonnerre.

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  2. Bonjour Jehan le Tonnerre… de Brest ;-)
    Bon vous pouviez pas le savoir mais j’avais 6 ans et chez ma tante émigrée en Corrèze on faisait, dans la misère, feu de tout bois. Et vas-y pour le châtaignier même si sa noblesse devait en passer par le feu.
    D’autre part dans le cadre de mes activités professionnelles j’ai travaillé - au corps - le châtaignier d’Ardèche et je crois bien savoir qu’on évite au max de le passer par la cheminée. (Si vous saviez ce que je fais avec les éclisses ?)
    Au final quand j’écrivais ça je pensais un peu au sacrilège mais il est des vieux châtaigniers qui ne demandent pas mieux de finir de servir en chauffant la maisonnée et ses habitants.
    Quant aux Lebrun-Meyer la pétarade ne leur fait pas plus peur qu’une VIème République Mélanchonesque ou que l’autonomie prochainement revendiquée de Saint-Malo (« Ni Français, ni Breton, Malouin suis »).
    Si vous avez un cantou (au diable le poêle !) et un peu de place je m’occupe d’organiser la soirée avec les consorts un prochain soir de début d’automne où l’on pourrait envoyer châtaignes grillées et autres spécialités qui nous déliant la langue nous feraient découper le monde et la flognarde plus vite que Chirac pour saluer toutes les vaches du Salon de l’Agriculture.
    À vous saluer en Corrèze
    Bien cordialement

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