mercredi 11 mars 2020

Au début y'a quoi ? Rien ! Pis après… c'est la jungle !

Bon voilà tiens, prends l'exemple de Garges. Tu vois ? Non non pas Les Gonesses. Garges tout seul. Y'a quoi au début ? Des bois, des arbres, des forêts, des arbres. Un minuscule filet d'eau qui coule vers la Seine ? Le désert total. Ya quoi d'dans ? Une baraque en bois avec quoi, une table, deux bancs, max ? Roots le tripot. Pas un néon. Pas une carotte qui clignote. Rien, le désert absolu. Toi t'arrives. Hobo. Sincère. Pas bégueule. Le Nagra en bandoulière. Tu vas tout donner, Alex. Ton temps. Ton écoute. Ta flamme. Hobo mais pro.

Au micro, Alexandre Heraud

On t'écoute. Ça plaît ta façon de raconter. T'es pas Kerouac. Mais t'es sur la route. Walk on the wild side. Grave. T'es pas Lou Reed non plus, hein ? Bon, mais tu swingues méchamment, man. On t'écoute. Et, à chaque fois que tu rentres à la baraque, à la maison quoi, t'as ta place sur le banc. Y'a plus Jeanne Sourza mais y'a le banc et l'arrière-ban même ! Ben ouais, la cabane en bois est devenue une taule toute ronde. Le luxe total. Des grandes portes vitrées. Des kilomètres de fenêtres, des studios. Pas l'ombre d'un bois. Trois arbres qui se battent en duel. Et le filet d'eau c'est carrément la Seine, mec ! La Seine. Et toi avec ton Nagra t'es dans le game. Grave. T'as ta place dans la case. Toute ta place. 

À chaque fois que tu reviens, on t'écoute. T'as ta place. T'es pas un cador mais presque. Mais pendant ce temps-là, Garges c'est carrément devenu la jungle. Tout autour et large la jungle. Toi en Tarzan c'est fini. T'étais pas assez Tarzan. Les lianes c'était pas ton truc. Les liens oui, pas les lianes. Folie ! Et Jane ? Ben Jane, mon pote, elle s'est barrée aussi. Sur les toits d'la crèmerie avec Jean Christophe. Un Tarzan Jean-Christophe. Et Jane au top. Tiens si t'as oublié, regarde ça. Walk on by, man. Walk on by !



Bon. tu fais le job. Chicos. Pépouze ! Tu restes même ouvert la nuit. Ouvert la nuit, mec, c'est dire ! T'es ni vraiment pop, ni José. Mais généreux toussa. Encore un peu roots. Le grand Duduche à Cuba ou chez Tao à Calvi. Pareil. Micro ouvert. Pourtant, autour la jungle, ben elle gagne. Grave même. Et toi même si en Heraud tu te frayes encore un passage ben, ça va pas durer aussi longtemps que les contributions ! Le passage du nord-ouest est bouché. Et la suite de ta balade mal embouchée.

T'es pas un chanteur non plus et la scie "The times they are changin" ça t'scie. Ça t'coupe les pattes. Où qu'tu vas l'placer ton swing ? C'est la jungle. C'est pas l'tout Joseph, de mettre les couilles sur la table, après on fait quoi ? Tu cries, tu cries, mais tu peux toujours crier… Aline pour qu'elle revienne, macache bono. Aline elle reviendra pas. Aline elle en a rien à fout' de ta gueule. Elle est dans la jung' aussi. Sans les lianes. Folie ! (Ça fait deux fois, je sais. Mais j'l'aime bien celle-là). Mais toi, comment tu veux qu'on te distingue dans ce magma ? Comment ? Comment peut-on te distinguer ?

Bon, tu frappes à ma porte. Je t'ouvre. J'écoute. Je t'écoute. C'est bien. Ça s'écoute. On reconnaît ta patte. Tes lancements. Ta voix grave. Tu abordes un sujet difficile et passionnant. Institutionnel et civilisationnel. Mais alors, comment toucher un plus grand nombre dans cette jung' noyée, submergée, envahie de podcasts ? C'est là, pour ce type de sujets, que la radio publique avait toute sa place. Essaye L'Instant M de Sonia Devillers sur Inter ? Si elle en parle ça fait d'l'écho ! RFI, l'Atelier des médias. Après, si tu penses que t'es dans le Soft Power, va voir Martel sur Culture.

Esprit critique es-tu là ? Voilà, j'espère que mes lecteurs t'écouteront. Diffuseront autour d'eux. C'est une bouteille à la mer. Walk on the wild side, Alex. Walk on the wild side !



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