lundi 2 mars 2020

Plus belle la vie… audio !

Bon, pour noyer mon chagrin, j'écoute "Sandinista" (triple album, The Clash) en écrivant ce dimanche matin, entre trois coups de grêle et quatre rayons de soleil. Mon chagrin ? L'info a fuité ! Le savon soap "Plus belle la vie" va prochainement être supporté par un podcast hâtif. PBLV c'est dans la TV depuis le moyen-âge (de la TV). Et donc, des petits génies de la com' et de la création audiovisuelle soupe ont décidé d'enfourcher le cheval tendance du moment le podecast(e). Étonnant non ? Pas étonnant du tout, pas plus que les trente-six-mille podcasts à venir des trente-six-mille communes métropolitaines (faudra pas oublier les Outre-Mer) et ceux moins nombreux des treize Régions de France (faudra pas oublier les Outre-Mer), ceux des artistes de variétés, des crémiers label-rouge, des récoltants de champignons hallucinogènes, des copocléphiles et autres amoureux d'objets en bois fabriqués à Saint-Claude !






















Plus belle la vie
En vrai ? Non et trois fois non. Donc, par un "phénomène de société" (sic) des petits génies ont décidé de renverser la table ou l'histoire même (ou le sens) des médias concernés. Au début (1921) il y a eu la radio. Une boîte en acajou dans laquelle il n'y avait pas d'autre image que celle des stations de radio du monde entier. Puis ce fût la télévision dans laquelle il n'y avait qu'une seule image-tronc d'un présentateur gris sale qui s'essayait à l'info (1949). Chacune à sa place (dans le salon) et les ondes étaient bien gardées.

Quelques années plus tard, quelques hallucinés ont voulu commencer à installer le désordre avec brouillage des ondes. Hollande, ravi de la crèche, qui suggère le rapprochement radio-TV. Puis quelques valets aux ordres vont inventer une TV à partir d'une radio. France Info. C'est l'époque où "média global" est sur toutes les lèvres ! Les lèvres des communicants, des charlatans et autres mécréants. Qui voient à peu près aussi loin que le bout de leur nez qui s'allonge au fur et à mesure qu'ils s'enferrent dans une mauvaise idée. L'époque veut qu'on ne gouverne plus avec des idées solides, confrontées, étayées, validées mais avec deux trois mots qui tiennent largement sur un post-it.

Il va donc s'agir dorénavant de traduire des images TV avec du son et d'en faire le Graal du quart-d'heure, un podcast hâtif ! Comment ? On ne sait pas encore ! Mais faisons confiance aux hebdo TV pour roucouler sur la chose dans quelques minutes ! Hypothèse démente : quelle radio aurait voulu dès fin août 2004 produire un remake de "La famille Duraton" avec l'accent du Sud ? Même pas RTL. Même pas RMC. Conclusion temporaire : de l'image au son, et plus vite que ça ! Plus belle la vie, on vous dit.

Plus beau l'avis
On me l'a pas demandé donc je vous le donne ! Demain les docs et émissions de TV vont donc se traduire en sonore. On peut imaginer que dans ce mélange des genres la radio ne tardera pas à mettre en images ses sonores. C'est pas gagné ! Par contre la généralisation des émissions TV en podcast entrainera in subito la mise en place du double pitch. Équivalent de la double peine ! Les autrices, auteurs, scénaristes vont sans doute devoir, pour le même sujet, imaginer dès demain deux formes narratives différentes pour deux types de supports différents. Et là, vous la voyez venir la grosse suggestion politique ? Non ?

France Médias
Quel moyen efficace pour fondre à terme la radio dans la TV ou fondre l'audio dans le visuel ? Une méta-structure qui aura sa part d'éditorial en faisant travailler ensemble les quatre sociétés publiques - Radio France, France Télévisions, France Média Monde, Institut National de l'Audiovisuel -. France Médias (groupe/holding) qui devrait être créé ,
avec la future loi audiovisuelle, si elle est votée en 2020, pour son application en janvier 2021. Ce conditionnel que Léo Ferré appelait "Le conditionnel de variétés".

Les studios de podcasts industriels ou les studios industriels de podcasts vont continuer à fleurir à tous les coins de rue (de Paris principalement, comme d'hab'), à entériner le mélange des genres, à s'infiltrer avec la co-prod dans la radio publique, qui elle-même se gargarise au "natif", faux-label et faux-nez pour se désengager de la fabrique de ses contenus !… Ces studios ignorant la création-créative (sic) des associatifs, indépendants et autres collectifs sonores non formatés. L'État ayant, on ne sera pas surpris, fait son choix de modèle créatif à l'image du modèle de société qu'il s'échine à installer malgré les désaveux explosant de toutes parts.

Cette mascarade à fragmentation fera de nombreux morts et sera à mettre au compte de ceux qui, obnubilés par les résultats (économiques et idéologiques) ont juste oublié la démarche créative plurielle, singulière, rebelle, poétique et libre. Jusqu'à ce que la tendance s'inverse. Et ça pourrait commencer… demain !

Plus belle, la vie sonore !

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