jeudi 6 janvier 2022

Billet dur (4)

Savez-vous qu'il y a en ce moment (pour quelques médias et autres journalistes) un sujet beaucoup plus excitant que les prochaines échéances électorales… ? Vous n'allez pas y croire ! Si je vous dit "elle voit rouge, est une des dernières à avoir utilisé le mot punk à la radio, va sortir du jeu avec son bâton de maréchale". Ça y est vous avez trouvé ! Non ? Mais enfin il s'agit du remplacement de Laurence Bloch, directrice de France Inter. Vous ne saviez pas ? Vous êtes sourds alors (ou aveugles) car plusieurs titres de presse s'excitent et n'en finissent plus de supputer… Etonnant non ?

Laurence Bloch


Flashback. On est le 6 janvier 1975, ce sont les premiers instants de Radio France, nouvelle entité radiophonique publique issue de l'ORTF que Giscard (revanchard) a éparpillé façon puzzle (2). Jacqueline Baudrier, journaliste et première Pédégère de Radio France n'a fait appel à aucun cabinet de recrutement et encore moins à ses états d'âme (3). Pierre Wiehn est confirmé à la direction de France Inter. Yves Jaigu est nommé à France Culture et Louis Dandrel à France Musique, Garretto et Codou à Fip. (4)

Mais aujourd'hui pour être dans le ton médiatique et…politique il convient de brasser beaucoup d'air. De jouer du billard à trois bandes. De sortir des lapins du chapeau et de faire monter la mayo au plus haut. Pendant que Radio France joue à la marelle (d'un pied sur l'autre) les tutelles, les prétendants à l'investiture suprême, les candidates et candidats au poste entrent dans la ronde (maison) et tentent leur chance comme d'autres s'essayent à l'Euromillion !

Le 22 décembre, en guise de réveillon, Enguerand Renaud et Catherine Sallé du Figaro publient un papier grisant "La succession à France Inter avance vite". Ils avancent surtout qu'un cabinet de recrutement - Eric Salmon & Partners - est chargé de trouver la/le perle rare. Et que les 13 et 14 décembre en présence de la Pédégère et de quelques cadres supérieurs ont été auditionné plusieurs personnes. Des noms fusent, se diffusent comme trainée de poudre. Et se refusent aussi après y avoir pensé comme par exemple Sandrine Treiner, directrice de France Culture ou Catherine Nayl, directrice de l'information à France Inter. Une vraie saga qui va nous tenir en haleine jusqu'au 25 avril (5) !

J'adore ressortir les vieux logos, ça les énerve !









Mais il n'y a pas si longtemps "on" évoquait que Laurence Bloch pourrait :
- Faire une saison de plus (22/23) pour rester la dernière année du mandat de Sibyle Veil,
- Partir à la rentrée 22 en ayant "fait la grille" de la nouvelle saison, (sympa pour celle ou celui qui devra exécuter !),
Depuis les 13 et 14 décembre s'ajoutent de nouvelles perspectives extraordinaires :
- Un-e remplaçante est trouvé-e et confirmé-e après les élections (avec un Plan B au cas où l'élu-e ne ne plaise pas au pouvoir en place),
- Ce remplaçant-remplaçante fait un tuilage d'un an (22/23) ou juste le dernier trimestre de 2022 avec Laurence Bloch, 
- Ou Laurence Bloch prend la poudre d'escampette et laisse les choses se faire sans elle,

Quel suspens ! Passionnant non, toutes ces hypothèses ? Qu'est-ce qu'on se marre ! C'est plus du vaudeville c'est carrément "House of cards " version frenchy avec du Dany Boon dedans ! Et puis les mêmes au Figaro nous révèlent mardi 4 janvier que Marc-Olivier Fogiel aurait été sollicité directement par Sibyle Veil et entendu au mois de décembre. Ben voilà un élément supplémentaire de gaudriole. Fogiel, directeur de BFMTV irait diriger France inter ? Non c'est pas sérieux ! À moins que ce dernier n'ait envie de s'impliquer dans le service public, il est assez peu probable que Radio France ait les moyens de le rémunérer à hauteur de ce que lui verse BFM !

Alors c'est quoi ce jeu de dupes ? Ou ce jeu de billard ? Ou de poker… menteur ? Des gages pour les tutelles pour montrer la pugnacité de la Pédégère ? Une façon (mal)habile de faire monter la mayonnaise ? Et pourquoi faire en sorte que tout ce rata soit offert en pâture à la presse qui en fait ses choux gras ? Comme évoqué ces jours derniers une seule chose compte aujourd'hui, la communication. À n'importe quel prix même à celui du ridicule dont on sait qu'à la différence du corona il ne tue plus depuis déjà de nombreuses années.



(1) Le Figaro, L'Obs, Le Parisien, CB news, L'Opinion depuis plusieurs semaines,
(2) Radio France, TF1, Antenne 2, FR3, Télédiffusion de France (TDF), Société Française de Production (SFP), Institut National de l'Audiovisuel (Ina) où l'art absolu de multiplier les dépenses par 7 ou plus ! L'ex-Ministre de l'Économie avait le sens des dépenses… inutiles !!
(3) Écouter la Radioscopie que lui consacre Chancel, pile un an après…
(4) Wiehn (1973-1981), Jaigu (1975-1984), Dandrel (1974-1976), Garretto (1971-1981)…
(5) Le 30 décembre dans l'Opinion, Catherine Boullay publie "Privatiser l'audiovisuel public : est-ce si fou ?" Une façon habile de préparer les esprits au grand schisme attendu, si ceux qui vocifèrent aujourd'hui contre Radio France étaient demain élus au suffrage universel !

2 commentaires:

  1. C'est un plaisir Monsieur Fanch de vous retrouver et surtout de vous lire sur ces bulletins d'humeur de bon aloi. Il faudrait parler de la musique envahissante qui a désormais envahi les émissions de France Culture (à fuir lorsqu'il s'agit de ces horribles voix autotunées à outrance, je suis obligé d'éteindre ma radio, de mémoirre d'auditeur c'est du jamais entendu !) mais peut être est ce pour cela le rajout "musique" à notre chère ronde maison ou tout simplement pour remplir de stupides quotas si chers à notre pédégère ?

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    1. Merci Denis ;-) L'ajout a surtout la fonction de brosser les majors dans le sens du poil et de permettre aux dirigeants "musique" de roucouler sur leur perchoir ! L'intro de musique sur culture à ce point et de cette façon est un non-sens et un outrage à la culture ! O tempora o mores !

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