Ici, dans ce documentaire de "Sur les docks" il y a des histoires. Je dirai des histoires du fin fond du monde. En Combrailles où on y sent "la cassure de la terre". Et, si comme moi vous regardez la carte vous verrez des noms de village qui sonnent. Des noms qui chantent et qui courent les ruisseaux. Tiens je vous en donne trois choisis pour leur sonnance (si, si sonnance, j'y tiens). Pulvérières, Saint-Ours et Villosanges. Des trois on m'a parlé d'un, le premier. Le deuxième je devrais déjà y être pour hiberner. Quant à Villosanges il fait bon sûrement y rencontrer des anges de ville. Allez, je tisse, je tisse et il faut d'abord que je vous parle de ce doc…
À défaut d'avoir trainé "Sur les quais", le film d'Elia Kazan (1954), les amoureux du documentaire et de France Culture ont passé de longues heures et quelques années, à rituellement tendre l'oreille à 17h du lundi au jeudi. Inventé par Pierre Chevalier, ce temps documentaire a été à l'antenne de 2006 à 2016 et, depuis 2011, coordonné par Irène Omélianenko.
Là, peut-être un peu plus qu'ailleurs "On a besoin des bêtises pour s'évader" comme le dit joliment Renée Faure. Et aussi tenter de croiser Sophie Lannefranque. Pour elle "les mots sont un prétexte pour rencontrer les gens de multiples façons" et les mettre en jeu. les mots et les gens. "j'ai eu besoin de mettre des mots sur le silence, de donner un espace de jeu à mon imaginaire, de donner de la joie à ma tristesse, de donner un accompagnement à ma solitude, d'avoir un moyen d'aller vers les autres, de les ramener à moi avec toute cette matière, toute cette poésie, toute cette invention…"
Moi qui aime autant les mots, j'apprends, avec Raymonde Rougier, "écharpiner". Je me le mets aussitôt en écharpe, rouge, au vent et à la neige. Je vous laisse regarder le dico et la joie de découvrir un mot inusité aujourd'hui.
Renée Faure : "Ce dont on aura toujours besoin c'est de rêver… Et comme on dit en patois…" Alors si les habitants parlent patois et du patois, je ne vais pas, du haut de mon savoir, leur dire qu'il s'agit d'occitan. Ici comme dans toute l'Occitanie, pour nommer leur langue, les habitants nés avant 1950, disent "naturellement" le patois. Je respecte ça et ai un vrai plaisir à l'entendre ce patois des Combrailles.
"Histoires en Combrailles. Enquête en territoire imaginaire" , un documentaire d'Anne-Charlotte Pasquier et Anna Szmuc.
"Dans ton pull en V, dans ton pull en V, hier. Dans ton pull vert, tu sais celui, celui… Quand, passé Pulvérières tu as vu l'ours sain, un saint ours qui, comme chaque hiver, hiber, hiberne malin. Et là, dans la ville aux anges et aux mésanges bleues, j'ai vu dans tes yeux, verts et profonds, l'Yronde de Buron."
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