mardi 4 janvier 2022

Billet dur (2)…

Gallet (ex-Pdg de Radio France révoqué par le CSA en 2018) malgré sa superbe et ses façons hautaines n'avait presque pas désespéré Bercy (mais totalement Billancourt) en s'attaquant par la face "Seine" à la forteresse radiophonique, dite aussi Radio France (sans trait d'union, depuis lurette). L'idée récurrente des hauts fonctionnaires étant bien d'apurer la masse salariale, de pratiquer un nettoyage par le vide et surtout de revoir le nombre de chaînes. Gallet, petit soldat aux ordres trouva son propre petit soldat aux ordres et adouba F. Schlesinger pour à l'étage des programmes initier la mue. Las, Gallet trébucha et le CSA s'en fâcha ! Abracadabra on remplaça un petit soldat par une petite soldate, promo Macron. Même feuille de route et injonctions gouvernementales à peine voilées ! Un, une énarque, qui plus est, n'est jamais désarmé-e. Il-elle louvoie, se fourvoie (63 jours de grève consécutifs, fin 2019-début 2020), merdoie et fait comme si, "droit dans ses bottes". Allez hop, sortir du chapeau un programme de diversion élaboré, encore mieux qu'un plan B !













Et Laurent Frisch apparut dans la galaxie
Quand on vient des "Pages jaunes" (sic) (1) on ne peut avoir qu'une immense ambition pour rafraîchir les pages blanches de la radio publique. Tout est à faire (et à défaire). Si le flux c'est l' histoire même de la radio, Frisch, biberonné au numérique survitaminé, veut croire à la démultiplication de l'audience par podcasts interposés et refonte radicale de la chaîne de production. Va alors s'installer une course folle où les chiffres et uniquement les chiffres (et pas que des 0 et des 1) vont servir la cause du polytechnicien, de sa Pédégère et des tutelles qui à force d'entendre le mot "numérique" ont fini par le machouiller mieux qu'une vieille chique dans la bouche d'un pirate sur le pont de Radio Caroline (allégorie).

Cette culture du chiffre, proche de celle prônée par l'économiste Milton Friedman qui fit, entre autres des ravages au Chili, a infusé chez les geeks et n'échappe plus à ceux prêts à servir les thèses d'un néolibéralisme dont l'objectif n°1 est de rayer de la carte les services publics, fussent-ils de l'audiovisuel. Donc en avançant l'argument qu'il n'y a plus d'autre alternative que de passer à l'audio en dévérouillant la radio de ses carcans, formats, concepts, méthodes et techniques, Frisch convainc directrices et directeurs de chaîne d'entrer dans la mue comme d'autres, il n'y a pas si longtemps encore, entraient dans la ronde (Maison… de la radio).

Et chacun en place (et à son poste) d'essayer de se convaincre en chantant "Video killed the radio star" des Buggles…  Car suprême forfaiture "on" a en plus introduit l'image à la radio. Soit la meilleure façon à court terme de la fondre DANS la TV ! Dans la foulée "on" plateformise ! L'idée : proposer sur une plateforme des milliers (millions) de sons repérés par des pastilles de couleur (rouge pour Inter, parme pour Culture, etc), s'affranchir des programmes (et du flux), des chaînes et rendre tout disponible H24 sans plus aucune temporalité ! Ça mange du pain quand même, hein ? Pour cela on prépare l'auditeur à podcaster plus vite que son ombre.  On l'incite à ne plus distinguer la nuit du jour (rediffs de jour, la nuit dès 23h).

Alors n'est-ce- pas une mue aussi terrible que l'extinction des dinosaures ? Ben si et sans plus de délicatesse. Reste pour clore le dossier l'ouverture des antennes à la co-production avec des studios et des créateurs "privés" et/ou free-lance. Nous en reparlerons ici dans les prochains jours. Portez-vous bien et tendez l'oreille !


(1) Directeur marketing pour les nouvelles audiences, au pôle Internet de Pages Jaunes SA., puis il dirige France Télévisions Editions Numériques et enfin Il rejoint Radio France le 5 janvier 2015 en tant que directeur du numérique, puis est nommé directeur du numérique et de la production en octobre 2018. Le "et de la production" ça mange du pain, nous le verrons !

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