Bon autant l'avouer tout de go, je n'y connais rien aux oiseaux ! Enfin si, je sais reconnaître un goéland argenté et un coucou, le merle et le geai, l'hirondelle et le corbeau. C'est tout ! Mais j'ai des amis ardéchois, spécialistes et qui se moquent gentiment de mon ignorance quand j'ai du mal à imaginer le temps qu'ils consacrent et la passion (et patience) infinie qu'ils ont pour ces petites bestioles. Je dis ça mais ils ont à mon égard la même interrogation pour le temps que je passe "dans" et autour de la radio où je sais moi aussi distinguer les drôles d'oiseaux ! Ce documentaire des Nuits magnétiques du 26 février 1998 est un régal du genre (1). J'ai ouvert grand mes oreilles pour essayer (enfin) de comprendre ces oiseaux-là !
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Geai, tu es… nous sommes, |
"Avec la Grive musicienne c'est une rencontre avec un être vivant qui est musicien" dit Jean-Claude Roché qui raconte et détaille dans ce documentaire les musiques de dizaines et centaines d'oiseaux qu'il a enregistrées. "Un être vivant" donne le ton de la considération et de l'amour de Roché pour tous les oiseaux. On assiste, émerveillé, à une féérie musicale décryptée avec science. On reste assez baba devant un tel travail de recherche !
Et forcément après ça on n'entendra plus jamais les oiseaux de la même oreille, même s'il nous faudra plusieurs années d'écoute avant de bien savoir les distinguer ! J'ai aimé découvrir que "le merle noir fait des phrases", et pas que lui d'ailleurs ! Et d'autres oiseaux font des imitations de plusieurs oiseaux et, en mettant bout à bout leurs chants, recomposent leur propre mélodie que Messiaen appelle "une recréation musicale".
Et de découvrir ce que c'est qu'un duet, soit le chant synchronisé de deux oiseaux qui font ensemble la même mélodie. Dans les forêts tropicales pour se reconnaître deux oiseaux de la même espèce s'entrainent plusieurs semaines pour faire un/des duets. Quand ils sont au point ils forment un couple et ont créé un moyen de reconnaissance dans un habitat où ce n'est pas possible en visuel.
Vous écouterez la séquence extraordinaire avec l'alouette. Utilisant les possibilités de l'augmentation de la vitesse de l'enregistrement et du ralentissement de cette vitesse pour l'écouter, Roché nous fait découvrir une autre musique "avec des motifs qui nous ont complètement échappé parce que l'alouette des champs est trop rapide pour notre oreille…". Cette alouette peut avoir une centaine de chants dans son répertoire. Juste extraordinaire.
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L'oiseau que j'ai dessiné pendant l'écoute… |
"Il y a aussi une convergence [entre l'oiseau et l'homme] au niveau de la danse. Un anglais a été dans beaucoup d'endroits où des populations primitives font des danses. Il a vu que ces danses portaient le nom d'un oiseau et souvent que les indigènes se plantent des plumes de cet oiseau dans les cheveux, sur leurs fesses ou dans leurs chaussures et ils imitent la danse de l'oiseau."
Beaucoup plus modestement, cet automne, dans un joli petit jardin d'Auvergne j'ai vu un bel oiseau. La propriétaire du jardin, belle elle aussi, a reconnu un geai que j'ai par la suite pu observer à plusieurs reprises dans ce même lieu. Je vais vous confier un secret, j'ai toujours rêvé de pouvoir chanter en duet… et tant qu'à faire de pouvoir aussi danser comme un oiseau.
(1) "Un oiseau au micro", ou l'univers sonore de Jean-Claude Roché, produit par Pascale Mons, réalisatrice Marie-Laure Ciboulet,
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