jeudi 4 juillet 2024

Thierry Jousse : l'excellence sur France Musique…

Bon ça fait neuf ans, neuf ans qu'année après année, je suis les "Retour de plage" de Thierry Jousse dans le programme d'été de France Musique. Je me régale toujours et découvre - encore surpris - des choses qui m'avaient échappées. Mais hier soir je pense qu'on a atteint le Graal. Le haut du panier. La crème de la crème. Il se trouve que Jousse proposait la première émission d'une série de trois sur l'année 1974. Et il se trouve que cette année-là je m'en souviens particulièrement bien. J'étais jeune (et fringant) et je passais beaucoup de temps à écouter de la musique.











Jousse a tiré le fil de sa pelote. Calmement, sans aucun accroc avec des enchaînements qui m'ont laissé baba. Mais pas baba comme un ravi de la crèche, baba comme un aficionado qui connaît ces musiques-là et qui n'avait pas encore eu l'occasion de les enchaîner de cette façon-là. Allez on commence avec le "Sweet thing" de David Bowie le bon socle pour entamer un tour de piste dans les étoiles. On poursuit avec son pote Lou Reed qui malgré son titre "Ennui" est dans la bonne veine d'une balade à la mode des années 70. On reste dans le ton avec John Cale "Ship of fools". Jousse n'a pas démarré sur les chapeaux de roue d'un rock rageur mais a osé sortir des sentiers battus.

Et bam, arrive John Lennon qui (pov' chéri) ne s'en remet pas d'une séparation avec Yoko Ono et qui lui susurre 'Bless you" (Sois bénie). Alors forcément on ne pouvait pas, derrière, ne pas enchaîner avec un George Harrison, "Far east man", cool, définitivement imprégné de la philosophie du Maharishi Mahesh Yogi, gourou des Beatles. Tout ça ne pouvait mener qu'à "Get ready" de Mr. Eric Clapton lui-même. On était prêt à se planter sous la lune Cajun (Cajun moon) de J.J. Cale. Et si toutes les lunes se ressemblent la "Spanish moon" de Little Feat marque sa différence. Peut-être parce que celle-ci était… nouvelle.

On en vient à une des pépites qui illustre ce billet le "Pretzel logic" de Steely Dan. Et comme le notait à juste titre Jousse, ce disque comme quelques années plus tard "Aja" puis "Gaucho" donne le ton des Californiens au summum de leur art. On trouvera futé que le producteur enchaîne avec Linda Ronstadt "You're no good", Ronstadt que Bernard Lenoir me fera découvrir dès 1978 dans Feedback sur France Inter. Subtil d'enchaîner avec Joni Mitchell, "Court and spark" dont à la première écoute j'ai trouvé la voix plus grave que pour ses enregistrements suivants.

Ça y est on a débarqué à Laurel Canyon (quartier de Los Angeles), repère hippie et de musicos des belles années d'avant la moitié des 70'. Là, Neil Young se la joue farniente avec son "On the beach" enchainé par "Diamonds on my windshield" de Tom Waits. Et quel plaisir d'attraper au vol "Tamp 'em up solid" de Ry Cooder. Tout est raccord et fluide. Logique ! Autant que "Hold on i'm comming" de Jerry Lee Lewis comme le "When i was young" de Memphis Slim. On passe allègrement du folk au rock en passant par le blues. On est tellement dans l'époque. Tellement en 1974 que les cinquante années qui nous en séparent semblent datées juste d'avant hier.











Et voilà Boz Scaggs et son "Hercules", ce Boz qu'à nouveau l'ami Lenoir m'avait fait découvrir en 1980 avec "Jojo" et la fabuleuse pochette de son 33 tours "Middle man" signée Richard Avedon. Johnny Bristol que je ne connais ni d'Ève ni d'Adam fait le job avec "On in there baby". Pour mieux se fondre avec Bobby Womack "I don't wanna be hurt by ya love again" de quoi faire un clin d'œil à son "Across 110th street" qui ouvre magnifiquement "Jackye Brown" de Quentin Tarantino. Bill Withers viendra agréablement ponctué l'affaire avec "Can we pretend" qui annonce "The edge of a dream" de la grande Minnie Riperton. Je ne savais rien d'Otis Shuggie "Rainy day" mais c'est parfait et subtilement dans le ton de Minnie. 

Jousse quand on croit "tout connaître" nous débusque de derrière les fagots Little Beaver et un "Let the goodtimes roll", sûr qu'en ce moment on aimerait laisser le bon temps rouler. Cerise sur le gâteau les Isley Brothers nous mèneront doucement vers la fin de l'émission avec "Hello it's me" que "Caroline" de Gladys knight and the pips allonge délicatement. Et pour finir Thierry Jousse conclura avec une de ses idoles, Curtis Mayfield "Ain't go time". Ce n'est pas le moment et ce ne serait jamais le moment de conclure. Rendez-vous aujourd'hui à 18h pour la suite de la série 1974 et félicitations à Thierry Jousse pour sa programmation "on the top".

lundi 1 juillet 2024

Retour de plage… neuvième saison !

C'est pas possible, on est pas le 1er juillet ? D'habitude le seul mot de juillet porte en lui quelque chose de spécial, même si on est pas en vacances. Ce petit quelque chose de solaire, de sable blond et de bleu d'outremer ou de campagnes verdoyantes. Ces moments décalés où les journées n'en finissent plus et où le jour, à peine couché, se lève déjà. Où l'on sourit un peu plus à la vie. Où le temps s'alanguit simplement parce que c'est juillet. Mais ça c'était avant qu'hier soir ne tombe violemment un rideau de fer. Un rideau qui ferme, et cadenasse même, cet esprit de juillet, sa part de soleils et de joies simples. Pourtant ce soir sur France Musique, Thierry Jousse, fidèle au poste viendra poser, de 18h à 20h, quelques émissions champêtres et vagabondes. En pleine nature pour ces deux premiers jours de juillet. Et ça fera un bien fou.











Et puis trois jours se succéderont pour évoquer l'année 74. Et je ne doute pas que Jousse risque de choisir pour sa programmation "Qui c'est celui-là" de Pierre Vassiliu. Les premières paroles, sur un rythme de bossa nova "Qu'est-ce qu'il fait ? Qu'est-ce qu'il a ? Qui c'est celui-là? Complètement toqué, ce mec-là, complètement gaga“ ne lasseront pas de nous interroger. Mais aussi de nous faire retomber sous le charme de Vassiliu chanteur farfelu, tellement drôle, tendre et sympathique. Un peu de légèreté ne peut pas nuire à l'ambiance.

Et puis tiens je tente "Band on the run" de notre cher Paul McCartney and Wings. Qui pourrait voisiner avec "Tubular bells" de Mike Oldfield enchaînant avec "Time" de Pink Floyd. Bon forcément dès que je me pique de musique ça va un peu mieux. De la même façon la programmation de Thierry Jousse ne manquera pas de nous faire sauter au plafond ou de nous faire rêver pendant ses deux heures quotidiennes de salut public. Allez un dernier pour la route "Goodbye yellow brick road" d'Elton John.

Vive la radio publique !