J'ai voulu jouer le jeu de la collection et, jour après jour, chroniquer une des cent-dix-sept Radioscopie proposées dans le coffret de l'Ina. J'écoute à 17h dans les conditions du flux et vais ainsi vous tenir en haleine jusqu'au mois de mai 2016…
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Marcel Jullian (2 mai 1978)
Ah la voix de Jullian, inoubliée depuis "Écran total" (1) ! Jullian, si je puis me permettre, est royal quand il évoque sa posture monarchique et son choix d'un arbitre suprême. Et Jullian de citer Fichte, philosophe allemand du XIX ème siècle "La démocratie n'est pas le pouvoir au peuple pour le peuple, mais le pouvoir du peuple sur le peuple. (1792)". Quant à ses points de vue sur la télévision ils sont à la mesure de l'intelligence qu'il déployait chaque matin sur Inter dans Écran total. Jullian donnait vraiment envie de regarder la télévision, celle qui pouvait participer de la marche du monde pas celle de la fange du monde.
Chancel veut à tout prix faire dire à Jullian ce qu'il ne veut ou peut dire sur ses "regrets" de n'avoir pas été reconduit à la tête de la deuxième chaîne de télévision (Antenne 2). Attention la phrase de Chancel est chargée : "J'ai l'impression que le livre tout entier n'est pas dans ce qui est écrit, il est peut-être dans ce qu'il y a entre les lignes et dans ce que l'on doit comprendre (?), et peut-être y a-t-il de votre part de temps en temps, ce que vous ne montrez pas, une déception et un remords… " (sic). Vas-y Jullian à toi de jouer !
Rassurante la lucidité et l'honnêteté intellectuelle de Jullian sur la télévision du pouvoir (giscardien) en 1978. Un tel homme libre ne pouvait rester longtemps au pouvoir de l'expression de cette liberté qu'il portait en étendard et que les puissants voulaient abattre.
Marcel où que tu sois je te salue !
(1) France Inter, 1986-1990,
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