"Cinquante, vous avez dit cinquante ? Comme c'est bizarre mon cher cousin…" Comment, de la Pdgère aux directeurs de chaînes en passant par le grand manitou du chiffre Laurent Frisch, ces responsables de Radio France, qui ne passent pas une journée sans annoncer le chiffre du siècle, ne s'inquiètent-ils pas de la façon inexorable avec laquelle ce "cinquante-là" va plomber pour longtemps, leurs roucoules, leur pas de deux, leurs postures, leur cinéma et surtout leurs façons pitoyables d'avoir trahi le service public de radiodiffusion. Gallet apparaîtra comme un gringalet et 68 comme un épiphénomène (1).
Riester est-il à Baden Baden (sans l'hélico de Drucker), Macron cherche-t-il un Massu de secours (2) et Aurore Bergé compte-t-elle les moutons… de Panurge ! Quant à Sibyle Veil le chœur lui aurait-il définitivement coupé le sifflet ? Faut-il redire le mépris absolu de ces quatre-là pour ainsi jouer à l'autruche, fuir leur responsabilité du dialogue, a minima. Garants moraux du service public, a maxima. Comptent-ils sur l'épuisement (des troupes), la lassitude (des auditeurs), la lèche (des affidés corrompus), la propagande (gouvernementale) pour siffler la fin de la partie ? Et montrer du doigt les fauteurs de trouble qui auraient affaibli la radio avant son entrée par la petite porte dans le groupe (holding) qui l'a d'avance minorée.
Qui va croire à ce scénario des plus pourris ? Ces quatre-là ont, depuis longtemps, suggéré, par leurs entourloupes langagières, que la radio ayant la rage (de vivre) il était temps de la tuer. Mais cinquante jours de grève c'est pas rien, c'est de l'inquiétude en sautoir, des difficultés financières, le doute de soi et de son savoir-faire, une lassitude face à la morgue absolue. Et l'envie d'en découdre, de gagner, de repartir au travail la joie au cœur. De se battre pour une radio de qualité, pas de se battre contre des moulins à vent. De se battre pour le "Vivre ensemble" quand le spectre de la mort rode. De s'engager pour la radio et le sonore, pas pour l'audio, pas pour l'image, pas pour le global et toutes ces tartes à la crème de marchands de cirage numérique en tubes.
Les cinquante nuances de grève… qui bouleversent le pays sont la parfaite démonstration que sont atteints les sommets de l'insupportable. Invivables. Inimaginables.
(1) Gallet 28 jours, 68 (13 mai/23 juin) soit 41 jours,
(2) Le 29 mai 68, De Gaulle, Président de la République, s'envole en hélico pour rencontrer le Général Massu à Baden Baden en Allemagne, des fois qu'il aurait une solution pour mater la "chienlit".
Mardi 14 janvier, concert de soutien à Radio France, Le petit bain, Paris.
Merci Fañch pour ce papier ! Et quelle trouvaille que ce titre ..
RépondreSupprimerDes bises. Assia
Soutien indéfectible !
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