L'agora centrale de la Maison de la Radio - C Abramowitz / Radio France |
Les responsables ce sont au premier chef les dirigeants : Sibyle Veil (2018-…), Mathieu Gallet (2014-2018) et même Jean-Luc Hees (2009-2014) qui malgré quelques constats d'une nécessaire adaptation du média radio aux mouvements de société qui nous entourent ont laissé faire, persuadés que les chiffres Médiamétrie suffiraient à maintenir le leurre. Comme le leur de "petit pouvoir" dont ils ne se sont pas servi pour réfléchir, mobiliser, construire ensemble avec tous les professionnels concernés un nouveau pari pour la radio publique.
Ils avaient sous la main, non seulement toutes les compétences professionnelles mais bien plus ils pouvaient profiter d'une diversité exceptionnelle de métiers, de talents et d'intelligences pour refonder un média qui, depuis sa première diffusion en 1921 n'avait jamais démérité pour s'adapter, évoluer, anticiper. Au lieu de quoi on a envoyé pour couper les têtes qui dépassent, Gallet et Veil, des gestionnaires de basse œuvre, gris et froids, insensibles à l'humain, insensibles à l'imaginaire, insensibles à la radio.
Rien de plus reluisant du côté de la tutelle du Ministère de la Culture, bras armé de Bercy (Finances), qui n'a jamais incité Radio France à être le principal acteur de sa propre mue. Quant à l'officine dite Conseil Supérieur de l'Audiovisuel ce pourrait être "drôle" si ce n'était pas tragique. Ces "sages" apprécient quoi quand ils écoutent les postulants à la fonction de Pdg de la radio publique ? On ne peut que constater la pantomime de Schrameck à s'abriter derrière le huit clos pour ne pas rendre public "le projet stratégique" de Gallet (février 2014). Projet stratégique écrit par Bercy et Schlesinger (1). On ne peut que constater la farce de l'audition de Sibyle Veil qui lisait son bréviaire devant un Nicolas Curien conquis d'avance d'autant plus que la nomination était conclue d'avance (avril 2018).
Oui, 2020 sera l'année où le plafond de verre (et quel plafond à Radio France) de la radio publique va voler en éclats. On comptera alors la cohorte de fossoyeurs qui l'auront facilité voire incité. On comptera les incapables, les planqués, les fats et autres promoteurs de l'agonie du service public audio-visuel et du service public en général. On comptera les compteurs qui ressemblent à s'y méprendre au businessman du Petit Prince de Saint-Exupéry. On comptera les mots tordus, les phrases toutes faites, les formules de super-marché, les slogans racoleurs, les balivernes de cour de récré, les postures éhontées et l'immense farce de la société de ce spectacle… là.
Alors je pense à cette phrase attrapée ce matin "Au renoncement du désespoir, s'oppose la vitalité de la rage". La rage est là !
(1) Directeur de l'éditorial (2014-2017), chargé des programmes, nommé par Gallet, rédacteur de la partie "programmes" du projet stratégique.
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