Claude Ollier à sa table de travail © Ariane Ollier |
Soyons clair, je ne cherche rien ou plutôt je cherche de nombreuses choses qui concernent la radio et, encore sous le coup d'un échange avec Christian Rosset, (1) j'en profite, sans chercher, pour faire un titre qui pourrait laisser croire que je viens d'embarquer pour une sacrée croisière. Sacré croisière car autant l'homme est toute mesure au micro autant quand on cause "off" il est IN-TA-RRI-SSA-BLE. Je voulais profiter de la diffusion mardi soir dans les Ateliers de la nuit, de "À la recherche de Claude Ollier", pour poser deux-trois questions au producteur.
Radio Fañch : Est-ce qu'après une longue maturation, une écriture, après la création des éléments sonores qui composeront l'émission, son montage et enfin sa diffusion "on" est dans un état particulier le jour de la diffusion de son travail créatif ?
Christian Rosset : Aujourd'hui qu'il y a le podcast, la tension (l'émotion) peut être différée mais ça fait quand même quelque chose. Mais surtout entre le moment où c'est "fini" et la diffusion je réécoute souvent, toujours à la recherche du petit grain de sable qui aurait pu rester dans la "mécanique". Je suis très soucieux qu'il n'y ait aucune négligence. Mais, le jour de la diffusion, j'écoute quand même l'"amorce" pour voir si tout part bien."
À écouter l'émission d'hier soir j'ai apprécié d'être emmené "à la découverte", d'être emmené sans d'autre intention pour le producteur que de nous faire partager la vie et la création d'un homme de lettres qui n'a jamais rien eu à vendre mais qui "gagnerait" à être encore lu. C'est un peu ce que m'a donné envie de faire Christian Rosset qui, à la façon d'un "enquêteur" voulait nous aider à répondre à la question "Mais qui c'est ce bonhomme ?". Et découvrir comme ça, un soir d'hiver, quelqu'un, hors actualité, hors promotion, hors tapage médiatique, ça fait un bien énorme. Ça laisse le choix et mieux ça incite à faire une démarche. L'exact contraire de ce qui se passe 24/24 sur la quasi totalité des chaînes radio (y compris France Culture) qui, d'invités en promotions, ne fait plus que servir l'actualité, alors qu'on serait en droit de la part de France Culture d'attendre plus souvent l'inactualité.(2)
Christian Rosset : "Ollier est "difficile" à suivre (sur la durée de son parcours) car il ne s'est jamais enfermé. Son écriture est exigeante et ne s'encombre pas des genres et des règles de ces mêmes genres. Ollier ne fait pas un travail intellectuel (comme faire comprendre ou expliquer) il réalise un travail artistique pour faire venir les sensations. La communication ce n'est pas faire passer un message c'est faire partager une sensation. Sa relation à l'écoute est passionnante. L'écoute de sa voix, de sa voix intérieure, du son de sa maison, le son du souvenir, le son de l'extérieur."
Rosset avait besoin de durée pour son sujet "Ollier". Si la première émission consistait à le découvrir, la seconde permettra de n'entendre que lui et ses textes (3). Alors que nous allions raccrocher Rosset trouve la bonne formule pour répondre à ma première question : " Il faut écouter l'émission qu'on a produite comme si elle n'était pas de soi". Ça va de soi !
(1) Producteur à France Culture et coordinateur de la petite somme sur "Yann Paranthoën, "L'art de la radio", Phonurgia nova éditions, Arles, 2009,
(2) Si Jean-François Bizot était encore de ce monde j'irai immédiatement lui proposer de créer "L'inactuel". Si "son" Actuel (mensuel) se justifiait, et ce de façon vitale, au début des années 70 quand personne ne s'intéressait à l'underground (pour schématiser), l'actuel est aujourd'hui au centre de tout au risque d'être arrivé à la saturation ultime !
(3) Jeudi 20 décembre, 23h, Les ateliers de la nuit.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire