samedi 22 décembre 2012

Radio + Silence

Peut-on croire au Père Noël qui vous apporte quelques pastilles feutrées qui font tant de bien aux oreilles et, dans le même temps, imaginer qu'après, le silence va s'installer pour de bon. Out le Père Noël ! 

Qu'à cela ne tienne, le silence (j'ai failli écrire le Père Noël) je lui tords le cou… Je cours chercher un sapin, je décolle une à une les petites pastilles de feutre de la page web de Silence radio. Elles ne font aucune difficulté pour s'arracher. J'attache sur chacune une petite ficelle d'argent et je dispose le tout sur mon petit sapin. J'ajoute aussi quelques pastilles-leurres, histoire de faire résonner le silence. Puis j'enfile mon duffle-coat, noue mon écharpe rouge et passe mes moufles. Ici, au village y' a pas de neige mais je suis en condition : le silence c'est de la neige. Je croise Jacques, Christophe, Simone, Louise, Thomas et Lætitia. Je ne desserre pas les dents. Je fonce. Place du village (on non je ne vous dis pas le nom de la place, vous allez pleurer), je fiche mon sapin dans cette sacrée coquille de noix bleue, trônant là pour dire la mort de la pêche.

Mes petites pastilles de tissu volent aux quatre vents. Les habitants arrivent, s'assoient, écoutent. Ils sourient ou bronchent à peine quand un son démarre. Ils tendent l'oreille, prennent le silence comme il vient et pestent si quelques motocyclettes viennent rompre leur écoute si attentive. Aucun commentaire ne circule. Chacun quitte la place à pas de loup, comme sur un petit nuage. Mais il y a toujours quelqu'un pour veiller autour du sapin. Oh, pas de peur qu'il s'envole, non, mais pour garder la flamme vivante. Cette flamme de sons qui, faute d'écouteurs, pourrait s'éteindre à jamais. Et ça, le silence ne le supporterait pas. Pour exister il a besoin de bruits de toutes sortes ! C'est là qu'il y trouve toute sa place

2 commentaires:

  1. Edit: désolé mais j'ai supprimé ce premier message pour corriger des fautes impardonnables!
    Nous évoquions il y a peu avec une amie les fameuses questions décisives qui évidemment ne se posent jamais dans la vraie vie : si vous alliez sur une ile déserte, quels livres emmèneriez-vous et si la maison devait brûler quels sont les trois objets que vous tenteriez de sauver?
    J'ai donc pour la première fois de ma vie tenté de sauver les sons qui me semblent indispensables à conserver en cas de disparition de Silence-Radio.
    Instinctivement, faute de connaître chaque pastille je me suis tourné vers la liste d'auteurs et j'ai choisi parmi les noms proposés ceux qui me sont le plus familiers.
    Je ne connais pas nécessairement les sons que j'ai ainsi préservés de l'oubli (du mien en tout cas) mais du moins j'ai l'impression d'avoir - un peu - contribué à sauver ma famille sonore.
    C'est un geste idiot mais juste symbolique de ce qui parfois nous semble nécessaire.En tous cas ça ne donnera pas les moyens de survivre à Silence Radio qui a sans doute besoin de financements pour assurer sa survie.

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    1. Voilà du Jakki pur jus, tact, délicatesse et connivence ! La bonne compagnie.

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