"Un média de service public n’est pas fait pour l’audience mais pour remplir des missions qui sont de faire vivre des valeurs de démocratie, de culture et de création." Jean-Paul Philippot, administrateur général de la RTBF (Radio Télévision Belge Francophone)
lundi 2 septembre 2013
La fabrique de la radio (1/4)... FC50
Cette semaine, France Culture, dans "Sur les docks" (1) revient sur un producteur, deux émissions mythiques et une création pour célébrer les 50 ans de la radio. L'écoute de ces quatre documentaires nous met en situation de mesurer les écarts avec ce qui se fait aujourd'hui et aussi les façons de le faire. C'est en tout cas prendre la mesure d'une certaine distorsion. Le premier épisode concerne le réalisateur René Jentet, décédé en juillet. Christophe Deleu avait eu l'occasion de le rencontrer in-extrémis l'an passé pour lui faire raconter sa vie de radio. Après écoute, voilà quelques affirmations frappées au coin du bon sens, et surtout au coin de la création radiophonique. Dans ce documentaire René Jentet évoque ses façons de faire, ses savoirs-faire d'artisan méticuleux pour ne pas dire d'orfèvre.
"On peut écrire sur la bande magnétique des histoires de notre temps. La radio est un art prodigieux. (Jentet est) un électron libre. Un conteur sonore. Deux heures, c'était payé deux milles francs. Je mettais six mois (à faire une émission). Mes camarades en faisaient trois par semaine. (Moi) c'était de la recherche." Comme Robert Arnaut dans son repère, Jentet a ses bandes magnétiques dans sa cave. Ses "boîtes" contiennent une vie de radio. "(pendant l'enregistrement) Je suis dispo. Je ne sais pas exactement comment ça va aller. J'ai le projet de témoigner de quelque chose. J'admettais qu'ils me payent des clopinettes mais qu'ils me laissent la liberté de la production. On fonctionnait trop. La radio n'a plus voulu de ce genre d'émissions. Dans ce métier quand on n'est pas là tout le temps sur le pont on vous oublie."
"Nous devons inventer... un projet pour le temps qui va venir, c'est pour ça que j'ai fait de la radio. Pour témoigner. Être véridique." Sans langue de bois Jentet sublime un âge d'or révolu. Le titre de ce billet colle à ce qui à l'époque était de l'ordre de la manufacture, de l'application méticuleuse, de l'excellence. De la fierté d'avoir créé une oeuvre unique, ciselée pour atteindre la perfection. On ne peut pas écouter ce documentaire et passer à autre chose. Il faut immédiatement le réécouter et essayer de comprendre pourquoi on en est arrivé là... aujourd'hui. Pourquoi ce type de radio a disparu ?
(1) 17h,
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