Il y aurait donc eu urgence à reprendre le travail et à envoyer les ondesdans le poste. Les auditeurs n'en pouvaient plus. Les patrons de chaîne non plus. Et c'est sans doute d'un coup de baguette magique et tutélaire que les difficultés sociales vont s'aplanir, que la Maison de la radio va retrouver son lustre d'avant le chantier permanent et, que Gallet le Pdg va chanter avec la maîtrise de Radio France "Tout va très bien Madame la Ministre" sur l'air sans doute de "Tout va très bien Madame la Marquise".
Il faut sûrement une bonne dose d'aveuglement ou d'angélisme, une méconnaissance de l'histoire sociale et politique des institutions publiques, une naïveté à toute épreuve pour croire que "demain tout va changer". Et d'imaginer que des producteurs associés au sein de la Société des Producteurs Associés de Radio France (Sparf), les techniciens et réalisateurs attachés à Radio France, des journalistes pourraient infléchir une politique éditoriale dévolue au n°2 du groupe public de radiodiffusion, Frédéric Schlesinger, est au minimum risible au maximum grotesque. L'État ne se mêle pas de contenus, pas plus que les tutelles (Finances et Culture) et encore moins le Pdg.
Quant au "reste" du désastre, la vidéo ci-dessous finira bien par convaincre les timorés que la faillite du chantier est avérée et que les conséquences sur la création radiophonique n'ont pas fini de se révéler au fur et à mesure des semaines à venir. Le Pdg peut dormir tranquille plus personne ne va parler de Radio France puisqu'en "façade" chaque chaîne va continuer à produire ses programmes. En "coulisses" ce sont d'autres résistances, d'autres luttes, d'autres enjeux qu'il va falloir défendre. Mais sans que le public ne puisse en entendre les résonances. Pourquoi ?
Parce que ça n'intéresse la presse que lorsqu'il y a événement. Parce que jusqu'à preuve du contraire des représentants d'associations de consommateurs ne siègent toujours pas au Conseil d'administration de Radio France et qu'ils ne peuvent de fait rendre compte de la situation en cours. Je veux montrer par là qu'il aurait été démocratique et indispensable de créer, même de façon temporaire et paritaire, une "chaîne d'information" sur Radio France. Une chaîne qui en temps réel rendrait compte de l'évolution des dossiers en cours. Une chaîne pour que le public et certains commentateurs sortent la tête du sable et prennent la mesure de l'enjeu sociétal en cours. Au lieu de quoi les auditeurs vont entrer dans un trou noir et tomberont des nues lors du prochain conflit social.
Quant au doc ci-dessous il permet d'aller beaucoup plus loin que tout ce qui a été écrit sur les 28 jours de grève à Radio France : un projet stratégique pour [notre] la radio de service public. Extraits des AG et des rencontres entre les salariés et la direction.
Avec les économistes Dominique Plihon (Université Paris 13), Xavier Timbeau (Ofce), Julia Cagé (Sciences-Po Paris) et Philippe Askenazy (Cnrs). Avril 2015 à Radio France.
J'ai oublié de vous dire, je tiens bon, j'ai pas remis mes oreilles dans la radio.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire