lundi 27 avril 2015

(Ré)inventer l'eau chaude…

Didier Varrod














Didier Varrod est directeur de la musique à France Inter. Après avoir fait ses débuts avec Jean-Louis Foulquier puis avoir animé différentes émissions sur la chaîne. Pendant les 28 jours de grève des mois de mars et d'avril il n'a manqué aucune occasion de rappeler aux auditeurs et à la direction de Radio France qu'il… existait.

Ça commence dès jeudi 24 mars (la grève a démarré le 19) avec Le Parisien. Puis le 25 avec 20 minutes (1). Façon adroite de rappeler à l'auditeur "errant" ou en manque de programme qu'il peut rester sur France Inter. Ça pourrait aider à atténuer les effets de la grève au cas où Médiamétrie interroge le fameux auditeur qui pourra continuer à citer France Inter dans ses pratiques d'écoute régulière.

Mais c'est surtout le moment opportun pour vanter ces fameuses playlists "de secours" que d'aucuns, sans vergogne, appellent "de grève", particulièrement si un audit est en cours à France Inter justement sur la programmation musicale. Didier Varrod monte au filet et comme toujours sait se mettre en avant (2). Mais le pire est à venir. Le 16 avril sous le titre "Radio France : la grève est finie, retrouvez la playlist", Chloé Woitier du Figaro revient sur le sujet et donne la parole à Varrod.

"Le succès de la playlist de grève «a permis de souligner que le paysage musical radiophonique en France est extrêmement standardisé», estime Didier Varrod. Un réel besoin des auditeurs pour une sélection musicale alternative s'est exprimé." Avant d'aller plus loin dans sa réponse au Figaro notons d'ores et déjà que Varrod se la joue "solo". À ce moment de ses pertinentes analyses il aurait pu rappeler à la journaliste que Radio France dispose depuis 44 ans d'une chaîne dédiée aux "sélections musicales alternatives", qu'elle s'appelle FIP et est plébiscitée dans les villes où elle émet (3) ainsi qu'en streaming sur le web. Le Pdg de Radio France Mathieu Gallet a même été jusqu'à la qualifier de "pépite".















On notera donc que Varrod n'écoute pas son Pdg et n'a pas le début du commencement du fair-play pour faire la passe à Fip (4). On va vite comprendre pourquoi. Puisqu'on lui donne une tribune dans Le Figaro Varrod va enfoncer le clou : «Le conflit a été long et compliqué, mais il peut en sortir des idées. Pourquoi pas une webradio ‘France Inter Musique'." Là on se pince grave. Et ça fait mal ! Ça y est Varrod réinvente l'eau chaude. Les esprits chagrins pourraient lui reprocher en ces temps de disparition programmée d'une ou plusieurs chaînes d'en être le mauvais génie. Un coup de pot qu'il n'ait pas nommé "sa" future radio "France Inter Playlist". Des fois que d'un coup ça règle le sort de… Fip.

Pour faire bonne mesure et appuyer Varrod dans sa (con)quête musicale, Woitier conclu ainsi son article "La direction de Radio France souhaite justement développer des radios sur Internet. Gageons que les auditeurs répondront à l'appel." Le Figaro sait dribbler et faire des passes. Varrod sait juste jouer solo. Mais pas sûr que sur ce coup-là il marque le but.

(1) Puis le Huffington Post qui a le mérite de citer les programmateurs concernés, Libération, et sur le site de France Inter, sans oublier Slate qui non sans humour titre "Grève à radio France : le Top 50 de France Inter" 
(2) Lors d'un live dans l'un studios de Radio France et diffusé sur Inter est-il nécessaire qu'il s'impose "par-dessus" le présentateur ou la présentatrice, monte sur scène pour rappeler "discrètement" qu'il est la cheville ouvrière de cette soirée… exceptionnelle,
(3) Paris, Bordeaux, Nantes, Strasbourg,
(4) Pendant la grève je n'ai pas manqué sur Twitter de rappeler à ceux qui se pâmait à l'écoute de la fameuse play-list qu'ils pouvaient le faire toute l'année 24/24 sur Fip.

3 commentaires:

  1. Désolé pour celui ou celle qui vient d'envoyer un commentaire avec du "Le lay" dedans, mais les commentaires doivent être signés pour être publiés. Merci

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  2. On peut signer Furax?

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