Le vent du Gallet…

Sur la base de son audition ce matin à l'Assemblée nationale, on pourra imaginer l'écolier Gallet qui devant la commission de discipline de son école primaire (1) s'excuse maladroitement d'avoir mis le doigt dans la (dé)confiture. Ce qui trente ans plus tard donne "Je suis attaché à France Bleu car ça m'évoque ma région d'origine" (2). Euh ! On comprend pas bien là ! Cette première phrase de réponse aux 28 parlementaires qui l'interrogeaient ce matin est absolument pathétique et déconcertante. La représentation nationale a-t-elle mesuré ce niveau extrême de forfaiture ? En appeler à son terroir bucolique n'est-ce-pas la version surannée de "Cosette" ou le degré zéro de l'esquive. Et c'est 90 000 € de conseiller en communication qu'il a fallu pour en arriver là ? Je serais le-dit conseiller je m'inscrirais à Pôle Emploi et rembourserais le service public.

Quelle image, mais quelle image d'un capitaine d'entreprise publique qui n'a même plus les mots. Mais les a-t-il eus jamais ? À 14h se tiendra un "Comité Central d'Entreprise" extraordinaire et à 15h l'Assemblée Générale des personnels de Radio France aura le retour sur les modalités d'application que le Pdg souhaite mettre en œuvre sur la base de ce "fameux" Plan stratégique qu'il a proposé dans l'urgence à la tutelle (Ministère de la Culture) après 10 mois d'errements cumulés. 

Quelques esprits chagrins, quelques auditeurs déçus et perplexes, quelques députés soucieux des finances publiques pourraient s'imaginer que les navettes incessantes du Pdg de Radio France vers la tutelle, vers la représentation nationale ou vers quelques oracles rémunérés, ressemblent un peu trop à ces girouettes qui sur les clochers des églises, des mairies ou des écoles publiques tournent à tous les vents. Sauf que là on ne sait pas encore dans quel sens va aller le vent du Gallet. 

(1) Commission culturelle de l'Assemblée nationale, ce matin 8 avril, en réécoute et visionnage sur LCP/AN,
(2) C'est l'esprit de la réponse, pas la réponse mot à mot.