"Un média de service public n’est pas fait pour l’audience mais pour remplir des missions qui sont de faire vivre des valeurs de démocratie, de culture et de création." Jean-Paul Philippot, administrateur général de la RTBF (Radio Télévision Belge Francophone)
mardi 18 septembre 2012
Tout peu, tout panne…
Hier matin, j'entends à 8h50 sur France Culture le début de ce qui pourrait ressembler à une chronique de fin de matinale, dont le titre (1) a du inciter l'animateur à précipiter le tempo de ce qui se voudrait être un "moment culturel de promotion". Marc Voinchet annonce d'abord la disparition de Pierre Mondy "homme de théâtre, de cinéma et de télévision". Hein ? J'ai mal entendu ! Ne manquerait-il pas la radio à votre présentation Monsieur Voinchet ? Ne sommes-nous pas en train de vous écouter à la radio ? C'est quoi cette facilité de promotion systématique des "médias souverains" tels que cinéma et télévision ? C'est quoi cette banalité de présentation ? Si j'avais été à côté de vous je vous aurai soufflé "homme de dramatiques radio" et j'aurai ajouté un souvenir tel que "Noëlle aux quatre vents", feuilleton des années 60, qui, avant d'être adapté à la télévision a tenu les ondes pendant quatre ans (1965-1969). Feuilleton dans lequel Pierre Mondy a joué un des rôles principaux.
Au lieu de quoi Monsieur Voinchet, vous avez crû bon, pour caractériser la carrière cinématographique de Mondy, de nous donner à entendre un extrait de "la 7ème con…". Là je me suis pincé ! Vous le spécialiste de cinéma, comment avez-vous pu résumer en quelques secondes la carrière cinématographique d'un comédien français par cette pochade ? Utilisant un extrait douteux (mal monté) - pour le cas où nous n'aurions plus la voix de Mondy (et de Lefèvre je crois) en mémoire - vous avez employé une grosse ficelle didactique digne de la médiocrité télévisuelle ou de certaines radios à l'ouverture culturelle (sic) très limitée. C'est invraisemblable et affligeant. Pourquoi vouloir à tout prix parler de Pierre Mondy ? D'autres auraient eu l'occasion au cours de la journée d'y revenir, non ?
À ce moment, dépité, si je ne tourne pas le bouton, c'est parce que vous annoncez "Nous avons appris vendredi…" J'espère que vous allez avoir quelques mots pour un seigneur de la radio ! S'en suit votre très courte introduction où vous omettez juste, en parlant de Jean Garretto, de préciser qu'il avait fait pratiquement toute sa carrière de radio publique à France Inter. Ce qui aurait été le moins, avant de donner la parole à Thomas Baumgartner (1) qui j'espère ne sera pas définitivement chargé à France Culture des nécrologies radio.
Votre chronique finale, à marche forcée, M. Voinchet était ce matin faite de peu. De peu de considération pour le média radio que Pierre Mondy avait pratiqué. Et en panne d'émotion aussi ! Vous avez présenté sur le même ton l'une et l'autre de ces disparitions. Pourtant celle de Garretto est immense dans l'enceinte de Radio France. Elle est immense car, comme directeur des programmes, il avait su faire dans ses grilles "des pleins et des déliés", ceux-là même qui manquent cruellement à votre matinale.
(1) Tout feu, tout flamme,
(2) Producteur à France Culture de l'Atelier du son, le vendredi à 23h. A produit sur cette même chaîne et toujours disponible à l'écoute, une "Mythologie de poche de la radio" autour de Jean Garretto et a écrit un livre "L'oreille en coin, une radio dans la radio" en 2007, (voir les références bibliographiques sur ce blog à biblio radio),
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