lundi 21 décembre 2015

Marc Voinchet "on air"…

Vincent Josse, Denisa Kerschova, Marc Voinchet,
Emilie Munera et Alex Dutilh
©RadioFrance/ChristopheAbramowitz





















De passage à Paris, nous avons rencontré Marc Voinchet, directeur de France Musique. Il connaît la chanson… Moi aussi. Nous en avons parlé. Si vous entendez de la musique en fond sonore c'est normal. Dans son bureau, Marc Voinchet écoute sa chaîne.

À réécouter cette interview j'ai ri de ma pugnacité. Mais vous écouterez bien (15'20) quand Voinchet parle de "Faire de la radio et refaire de la radio à France Musique". C'est fort et subtil. "Revenir à une radio de programmation" ça c'est un vrai projet qui peut fédérer les équipes et… stimuler l'auditeur. Et l'on entend que les années d'expérience de Voinchet derrière un micro vont servir sa chaîne. Bonne pioche M. Gallet (1).

Merci à Marc Voinchet d'avoir pris sur son temps incompressible. Nous avons passé un bon moment et vous en savez maintenant un peu plus, mes chers auditeurs, sur la "nouvelle" France Musique. Ce n'est qu'un début Marc Voinchet… jouez maintenant. Et merci d'avoir "desserré la cravate".

(1) Pdg de Radio France depuis mai 2014,



France Musique mais encore… (la suite)

8 commentaires:

  1. Bonjour Monsieur Fanch,
    Merci beaucoup pour cette conversation. A l'issue de l'écoute, j'en ressors un peu mi-figue, mi-raison.
    Tout d'abord, qu'il est appréciable d'entendre un directeur de chaine un peu "loin" de toute la ritournelle "communicante" à travers laquelle chacun se sent obligé de répliquer jusqu'à l'overdose des discours et formules vidées de leur sens.
    Une fois passée cette première sensation agréable, j'ai été cependant un peu médusé par la multiplication des "je ne sais pas" "je n'ai pas d'idée sur ce qu'il faut faire". Autant j'apprécie énormément cette franchise et préfère cela à un discours langue de bois, autant, je finis par m'interroger sur les fondements d'une nomination en tant que directeur d'une chaine de radio : à défaut d'être élu sur la base d'un programme précis, le fondement de cette nomination ne doit-elle pas être une vision de ce que devrait être la stratégie (ou vous préfererez surement le terme "ligne éditoriale") d'un programme de radio ??? A entendre M.Voinchet, l'on a l'impression d'un grand flou, d'un grand vague, et finalement d'un grand vide : à part une augmentation du baromètre médiamétrie (même dans l'épaisseur du trait, peu importe), et le fait de vouloir "refaire de la radio", que pense-t-il ? que souhaite-t-il pour cette radio de service public ?
    En étant peut être un peu cruel, l'on finit sur l'impression que telle ou telle nomination (pas nécessairement uniquement celle de M.Voinchet) n'interviendrait que sur des critères de "personnalité" et puis l' "on verra ensuite quoi faire exactement à ce poste".

    Certes, la nomination de M.Gallet à son poste pourrait tristement illustrer ce propos, mais je suis plus géné dans le cas de M.Voichet pour lequel le niveau d'attentes est plus élevé et pour lequel on éprouve par ailleurs une certaine sympathie à l'issue de l'écoute de votre conversation.

    A bientôt,

    Eric

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    1. Bonjour Monsieur Éric,
      Merci pour votre commentaire très argumenté et intéressant. Je vous répondrai au plus tard demain. Bonne soirée.

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    2. Re, ;-)
      Je commencerai par ne pas répondre à la place de Marc Voinchet. Évinçons d'emblée la mascarade de la désignation du Pdg, à huis clos, en février 2014 avec un "projet stratégique" que personne n'a vu/lu hormis les 9 sages du Csa. Un jour Schrameck, dieu divin (sic), finira bien par rendre des comptes.
      En 2014 dans le Monde Magazine, Voinchet avait de façon appuyée fait savoir qu'il aimerait bien sortir du bois de la matinale et faire autre chose. En vain. Le super visionnaire d'Arvor assisté de Treiner avaient sans aucune audace enfermé Voinchet dans son studio… une année de plus.
      Devenu directeur de France Musique il a vraiment eu très peu de temps pour "entrer dans le jeu". Loyal, après les bouleversements du printemps, il n'a pas voulu défaire la grille de M.P. de Surville et l'a modifié à la marge.
      Un de mes maîtres en pédagogie (éducative) est Célestin Freinet qui ne voulait jamais le résultat avant la démarche. Il ne me gêne pas que Voinchet ne sache pas à priori et tâtonne si Gallet et Schlesinger ne lui imposent pas un résultat dans 1/4 d'heure.
      "Refaire de la radio de programmation" c'est aussi élaborer un programme d'équipe (tous les prods de la chaîne) et d'équipe (des duos de production/présentation) . C'est réfléchir à une programmation qui n'empile pas des émissions mais qui trouvent une cohérence pour un projet "éditorial" de chaîne.
      En 1982 quand le nouveau Pdg de Radio France a voulu nommer Jean Garreto, directeur d'Inter, ce dernier après avoir refusé plusieurs fois a accepté à condition qu'on lui donne 1 an. Jeanneney lui a donné 4 mois et en janvier 83 Garretto inventait "les pleins et les déliés" sa grille très innovante qui, entre autres, désacralisait les barons (Bouteiller, Artur, Chancel, Villers).

      J'ai rencontré Marc Voinchet, honnête homme, encore "producteur" et très sensible au "micro". Gageons qu'avec le recul il puisse établir une grille à la rentrée 16 qui tiendra compte de son écoute, de ses observations et de son sens de la radio. Nous guetterons. Guettons ensemble si vous voulez.
      (Regardons les légers ajustements de début janvier), ils peuvent avoir du sens.
      Bonne fin d'année Éric, au plaisir de vous lire…

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    3. Bonjour,

      Merci pour tous ces éléments de contexte qui me permettent de mieux comprendre. J'espère ne pas être apparu trop brutal vis-à-vis de M. Voichet car ce n'était pas là mon intention. A l'entendre, on l'imagine plus pair (producteur) que père (directeur). Peut être au moins encore le temps d'avoir conçu sa première grille ? En tout cas, ceci renvoie l'image d'une forme d'organisation et de direction plus proches de l'artisanat que du suivi de "process" et de modèles de management pré-fabriqués et inadaptés à ce que l'on imagine être une radio (n'étant pas de la partie, dans mon imaginaire, diriger les programmes d'une radio devrait se rapprocher davantage de l'art que de l'application de principes industriels !). En somme, une image certes rassurante (ce mode de fonctionnement ne semble pas ou plus être la norme à RF et à la radio en général), mais est ce la réalité ? et si c'est le cas, est-ce amené à durer ? Difficile à dire !

      Vous avez raison aussi sur les questions de calendrier, le respect d'une grille conçue par son prédecesseur (plutôt que des changements brutaux et peu réfléchis) et le temps nécessaire à la création. Tout en arguant, de principe, le contraire, je dois être trop pressé ! Don't act !

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    4. [suite : désolé de la longueur de la réponse]

      Malgré cela, je suis un peu moins d'accord sur l'absence de vision d'ensemble.

      En écoutant l'interview et en écho à vos relances sur la place de la chanson à Fr. Musique, je me suis posé une question naïve (et très égocentrique, je m'en excuse) : comment se fait-il que je n'ai jamais (ou presque) écouté France Musique ? Même si je manque de temps pour l'écoute de multiples radios, j'écoute diverses radios et ne pense pas ou plus être très exclusif dans mes choix de radios. Par ailleurs, j'ai l'impression, bien que non expert, d'être relativement amateur de musique. J'ai eu la chance d'avoir appris un instrument classique et le "monde" de la musique classique (sa terminologie en particulier qui peuvent impressionner) ne m'est pas totalement étrange(r). Bref, tous ces éléments mis bout à bout, depuis tout ce temps (!), à défaut d'écouter régulièrement FM, pourquoi donc ne jamais (ou si peu) avoir franchi la porte et gouté ?

      En y réfléchissant un peu, cela est peut etre dû à l'impression (fausse ?) d'une radio ne s'adressant qu'à des spécialistes (ceux capables de se remmémorer et donner un avis éclairé sur une interprétation de telle symphonie enregistrée en 1972 à la Philarmonique de Berlin, de citer des oeuvres de Bach uniquement à travers leur numéro d'édition, etc) et surtout de spécialistes de musique classique. On est à la fois fasciné par tant de connaissance (et content qu'il existe encore une radio où cela existe) et un peu exclu d'une approche trop pointue. Il me semble me rappeler d'une forme de "débat" il y a quelques années sur l'opportunité d'ajouter un 'S' à France Musique : en entendant dans l'interview le trouble que suscite l'évocation d'une simple émission sur la chanson, on comprend à demi-mots qu'il ne s'agit pas in fine que d'un débat sémantique ! J'en ressors malheureusement renforcé dans l'impression d'un programme assez pointu essentiellement tourné vers la musique classique, même si, j'insiste, tout cela n'est fondé que sur des idées pré-conçues !!!

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    5. suite ... et fin ...

      _________________

      Peut être suis-je un mauvais cas d'espèce (ou bien un auditeur paresseux/routinier, ou pas assez amateur de musique), mais supposons que ce ne soit pas le cas. Comment se fait-il que des sujets de mon espèce, pourtant informés de l'existence de la chaîne [donc tout n'est pas qu'une question de communication !], ne s'y intéressent pas ou peu ? Le ton de FM ne serait-il pas trop intimidant ? Ou bien les musiques diffusées trop pointues ? Tout en maintenant ce niveau de connaissance, comment amener un nouveau public ? Doit-on le faire ?

      Tout ce long détour pour dire que ce qui est donc surprenant est que ces questions (quelle(s) musique(s) ? présentées selon quel angle ? pour quel auditoire ?) paraissent assez fondamentales si l'idée est d'élargir l'auditorat (pas forcément l'audimat !). L'on ne sent pas (dans l'interview du moins) de reflexion très mure à ce sujet de la part du directeur de chaine. Le choix entre "journée spéciale Sinatra" ou "journée Sinatra" parait de ce point de vue assez anecdotique ... On a aussi l'impression que M.Voinchet vit dans la crainte de brusquer soit l'auditeur actuel soit certains producteurs (et probablement les deux). Bien sûr la fonction est politique et il ne faut pas trop en dire pour ne pas froisser, mais pour éviter l'immobilisme, ne faut-il pas être en mesure de donner une direction générale ? (non pas que l'immobilisme soit mauvais en soi, n'étant pas auditeur de France Musique, peut être n'y a-t-il besoin de rien changer !)

      J'ai bien conscience ensuite qu'il ne faut pas surinterpréter : 30 minutes de conversation n'ont pas la prétention de résumer une pensée !

      Qui entendra verra !

      A bientôt,

      Eric

      NB: ma première, et certainement seule, résolution de l'année sera donc d'écouter un peu France Musique !

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    6. Merci beaucoup Éric pour votre long commentaire qui appelle une longue réponse que je déploierai en fin de journée en créant pour l'occasion une "page de suite" au billet initial (une première ;-)
      (À suivre) donc…

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    7. Pour repondre au long commentaire d'2ric j'ai répondu là http://radiofanch.blogspot.fr/2015/12/france-musique-mais-encore.html

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