Radio-Archives : Arthur Rubinstein (Radioscopie)

J'ai voulu jouer le jeu de la collection et, jour après jour, chroniquer une des cent-dix-sept Radioscopie proposées dans le coffret de l'Ina. J'écoute à 17h dans les conditions du flux et vais ainsi vous tenir en haleine jusqu'au mois de mai 2016…

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Arthur Rubinstein (12 avril 1973)
On ne reprochera pas au jeune Rubinstein de 86 ans son cabotinage. Malicieux il rappelle à Chancel que ce dernier était venu, trois ans plus tôt, le rencontrer à Cannes en tant que "star" (1). Pour évoquer la jeunesse Rubinstein parle des "mouvements universitaires" qui perdurent en 1973 [Chancel a beau acquiescer, depuis 1968, le quartier latin a retrouvé son calme, ndlr] et sa visite à l'université de Strasbourg "en grève".

Rubinstein de se croire dans un remake de la Révolution française mais de déplorer que ces étudiants ne proposent "rien de constructif". En reconnaissant "nos vieilles générations ont arrangé pour ces jeunes gens innocents une vie exécrable". Touchant que l'artiste fasse peser le poids des maux du monde moderne, - le fascisme et le communisme -, sur Guillaume II, reprochant à ce dernier d'avoir favorisé la montée des extrêmes et, d'avoir tué des millions d'êtres humains quand Rubinstein est persuadé qu'il aurait dû négocier avec les pays voisins.

Rubinstein est lucide et vif, il nous permet d'éclairer l'histoire avec le regard d'un homme, Polonais, né au XiXème siècle et qui avait 27 ans à la déclaration de la guerre de 1914.

(1) Pour le documentaire de François Reichenbach sur le pianiste,