Ça tourne… |
J'ai fait ce que j'aime faire par dessus tout. Tourner autour de la radio. Des femmes et des hommes qui la font. Celles qu'on ne voit jamais. Ceux qui sont invisibles. Celles qui brillent dans les studios ripolinés. À la maison de la radio tout tient dans la circulation. Une position statique est impossible. Une posture dans un bureau enferme et isole. Les rencontres sont prodigieuses. Inattendues. Surprenantes. Grisantes. J'aime écouter la radio. Celle en circuit fermé de la Maison ronde. Celle qui circule, grésille, chuchote, rit, pleure, se désole, s'enthousiasme. Celle qui invente. Celle qui tend l'oreille. Avec mon filet à papillons j'attrape tout. Ce qui volette, se pose, décolle et quelquefois disparaît. J'observe. Je savoure le mouvement perpétuel et infini. Fondu dans le décor.
© Radio France |
Mes oreilles ont vu
Une productrice en studio. La voir ne m'intéresse pas. Ce que j'aime regarder (depuis la régie) ce sont les interactions de celles et ceux qui font la radio. C'est la mécanique d'un ensemble. Le ballet des gestes, des regards. De l'intensité de celle qui parle au micro. Un œil pour son invité. Un œil pour sa réalisatrice. Le troisième pour la pendule électronique. Toujours dans le rouge. Marc Roche est l'invité de L'Instant M (France Inter). De l'oreille gauche j'écoute son point de vue éclairé sur la BBC. De la droite Marie-Christine Thomas réalisatrice. Mes yeux décomposent la gestuelle de Sonia Devillers. Tout est fluide.
Une heure avant, ce mercredi-là, j'étais dans l'antichambre (d'écho). Les Ondes. Troquet annexe. Lieu d'indiscrétions. De confidences. D'oreilles en coin. De plans sur la comète. D'échafaudages de stratégie. De rancœurs. De flirts passagers ou définitifs. De rendez-vous raccords avec la radio. Je croise l'"Autre" Guy Birenbaum. Et le même qui fait "L'autre info" à France Info. Guimier (Laurent) n'est pas loin. Le patron de la chaîne info a maigri. Les négos pour la "chaîne numérique d'infos en continu" ça vous épuise un homme. L'affaire est sur le point d'être bouclée. Manque plus qu'à trouver un nom au bébé ! Et un dirigeant-e. Une paille. Deux mêmes.
© Radio France |
Monter. Descendre. Ce ne sont pas les mêmes rencontres dans les ascenseurs et les escaliers. Les bouts de conversation, bouts à bouts, sont surréalistes. Bonjour Catherine. Elle n'est pas surprise de me voir. Moi non plus. Je fais mon d'job. Saluer Anaïs Kien pour l'Histoire. Descendre à l'agora avec Emmanuel Laurentin (La Fabrique de L'histoire, FC). Refaire l'histoire (de la radio). Puis seul. Laisser venir. Observer les abeilles. Échanger de bons mots. Embrasser la belle italienne. Héler ce réal magnifique. Et cet autre discret. Connaître. Reconnaître. Prendre le café avec cet ingé-son avec qui sur un bateau nous allâmes autrefois à Cordouan. Croiser cette réal de fiction. Son sourire en dit long sur sa joie de faire.
Monter au sixième. En avance. Se poser dans un fauteuil du couloir de Fip. Voir la vie en rose. Se préparer à l'interview de Marc Voinchet. Jouer la montre. Le directeur de France Musique arrive du Fouquet's. L'interview démarre. On se connaît. Il connaît mes marottes. On fait affaire. Passer faire coucou à Marion Glemet attachée de presse de France Inter. Causer programmes et… foie gras. Saluer aussi Myriam Dacquin et Claude-Agnès Marcel (Presse, France Culture). Causer des héros. J'évoque Alexandre (Héraud) absent de la semaine spéciale sur le sujet.
© Radio France |
Les sourires sont revenus. Même si en arrière-plan l'inquiétude plane. L'inquiétude du monde. L'inquiétude in-situ. J'ai complété ma partition. J'ai quelques notes pour poursuivre ma symphonie (héroïque, s'entend). J'ai pas encore mis le T-shirt (noir, lettrage blanc) que Delphine Gaillard (Presse, France Musique) m'a offert. "Ce monde a besoin de musique". J'y crois dur comme fer. J'ai même un slogan pour Mathieu Gallet, Pdg de Radio France :
"Radio France a besoin de France Musique"…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire