"Depuis 1973, Martin de la Soudière arpente la Margeride. C’est son terrain. Le terrain d’un ethnologue en quête de ce on-ne-je-sais-quoi qui incite parfois un chercheur à remettre ses pas dans des sentiers arpentés à mille et une reprises, comme s’il s’agissait de remettre toujours et encore sur le métier." (sur la page du doc). Un documentaire de Laurent Le Gall et Fabrice Derval. Réalisation François Teste (4 juillet 2012).
Châteauneuf-de-Randon (Lozère) |
Martin de la Soudière, ethnologue, évoque pour ses premiers souvenirs de 1973 en Margeride, "la difficulté de rencontrer l'autre". "Je suis un ethnologue du dehors" précise de la Soudière qui n'aime pas rentrer chez les gens sans avoir observé ce qui les entoure, jardin, animaux, arbres, village ou hameau. "Il y a de moins en moins de monde à Langogne". la restauratrice Adrienne se souvient de Martin et est très surprise quand ce dernier lui avoue avoir mis du temps à l'approcher car elle l'intimidait. On notera la délicatesse et le tact de l'ethnologue pour approcher ses objets d'étude…
Elle parle de "La tourmente" que Quentin Tenaud avait lui-même évoquée dans son documentaire diffusé au mois de mars sur France Culture. Dommage que Le Gall ou Derval ne l'ait pas incité à en dire plus plus sur ce phénomène neigeux. Martin évoque aussi ses retrouvailles avec ce pays quand au bout de six mois ou plus on revient avec quelques appréhensions.
Le Gall et Derval interrogent un habitant sur Martin et comment il a été perçu par ceux dont il essayait de comprendre la vie. Cet habitant explique que, si avec lui ça c'est très bien passé, ce n'a pas été le cas avec tous car "sa coiffure envahissante le faisait ressembler à un hippie" (on est en 1973). Et Martin dans une profusion de paroles au débit très accéléré se souvient d'un propos de la buraliste, Mme Marco, "il faut bien que toute les régions soient habitées". Ce qui pour Martin "ne veut rien dire et tout dire, mais c'est absolument superbe."
Un autre habitant, Marcel Delpuech, qui a été l'informateur de Martin, s'est reconnu dans la publication de l'ethnologue, il a retrouvé des phrases à lui, et témoigne avec lui avoir fait la causette. C'est quoi la causette demande Le Gall ? "Oh, un peu de tout, un peu de rien". À partir d'un fait divers Martin raconte l'historique du nom "Le col des trois sœurs" (1454m). Un col non caractéristique, ordinaire mais joli et qui prend tout son relief grâce à son nom. Et Emma/Josette nomme "Un regret" : "une chanson lente, mélancolique…" qu'elle écoute sur Radio Margeride.
Martin évoque ce qui en Margeride dans une maison s'appelle "La pièce" là où tout se passe". Et Josette dans cette pièce où trône la télévision regarde chaque jour à la télévision "Les feux de l'amour" que Sylvie gasteau aurait sûrement aimé interviewer en complément de son documentaire "Louise ou les feux de l'amour"…
Et Martin citant Perec pose les termes de sa recherche "Qu'est-ce qu'il se passe quand il ne se passe rien…? Cet infra-ordinaire, ces petites choses, ces détails, ces indices vont renseigner différemment que si on ne fait que parler, poser des questions, regarder tout ce que tout le monde regarde,…" Et vous découvrirez ce que Martin de la Soudière expose comme "L'inconfort du terrain".
Toutes les rencontres de ce documentaire ont été chaleureuses et enthousiastes et si vous aimez la Margeride…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire