vendredi 17 mai 2013

Passionnant…

Il est assez rare que je mette en tête de chacun de mes billets ou articles un player de réécoute et bien une fois n'est pas coutume… je vous propose de commencer par écouter.



Passionnant, pourquoi ? Hier je vous proposais de prendre la mesure de la Révolution avec Christophe Prochasson et Jean Lebrun, aujourd'hui la mesure de la crise avec Pierre Rosanvallon. Comme si, en cette période troublée et incertaine, en pré-chauffe (et pas qu'au Trocadéro), les élites (et la presse) étaient sur le qui vive… L'analyse de Rosanvallon est à écouter et puis à méditer cette pensée d'Yves Bonnefoy, qu'il cite, "Le rôle de la poésie c'est de rendre le monde plus présent". Poètes sortez du bois ! Sous les pavés la poésie.

Puisque j'évoque les pavés, le 15 mars 1968, Pierre Viansson-Ponté écrivait en une du Monde : "Quand la France s'ennuie", titre prémonitoire s'il en fût quand, sept jours plus tard, "l'étincelle de la "révolution de mai" s'est allumée" sur le campus de l'université de Nanterre. Viansson-Ponté concluait "On ne construit rien sans enthousiasme. Le vrai but de la politique n'est pas d'administrer le moins mal possible le bien commun, de réaliser quelques progrès ou au moins de ne pas les empêcher, d'exprimer en lois et décrets l'évolution inévitable. Au niveau le plus élevé, il est de conduire un peuple, de lui ouvrir des horizons, de susciter des élans, même s'il doit  y avoir un peu de bousculade, des réactions imprudentes."

Viansson-Ponté avait parfaitement senti l'état de la France. Rosanvallon aussi. Plus tard ce sont d'autres émissions d'histoire qui parleront de 2013.

Mais au titre de l'histoire se replonger dans l'histoire de Libération en dit long, à sa façon, sur l'état de la France depuis 40 ans.

 

5 commentaires:

  1. Christian Rosset17 mai 2013 à 08:51

    Il faudrait que je vérifie, mais il me semble qu'Yves Bonnefoy dit qu'écrire de la poésie, c’est "rendre le monde au visage de sa présence". C'est infiniment mieux, surtout pour la radio. On pourrait dire que composer de la radio (même en direct), c'est cela : "rendre le monde au visage de sa présence". Sinon, je ne cesse de répéter qu'on n'écoute la radio qu'au présent, ce qui n'empêche pas les souvenirs de s'agiter intérieurement. Bonnefoy n'est jamais nostalgique. Sur ce plan-là aussi, il convient de le suivre...

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  2. Petite contribution à l'injonction "Poètes sortez du bois"...
    ...Cet après-midi j'ai sorti des rayons de la Librairie du Québec - en villégiature aux Etonnants Voyageurs à Saint Malo - les ouvrages suivants:
    "L'homme rapaillé" de Gaston Miron ed. TYPO
    "Ce qui est là derrière" de Geneviève Gravel-Renaud ed. La Peuplade
    "Récitatif au pays des ombres" de Rodney St Eloi chez Mémoire d'Encrier
    ....mais il faudrait citer aussi Jacques Darras, Yvon Le Men, Corinne Hoex etc...bref tous ces agitateurs de langue indispensables et je profite de mon temps de parole pour dire et redire tout le bien que je pense d'André du Bouchet qui fait l'objet de belles publications ( Le Bruit du Temps et la revue Europe en 2011 ou encore la publication récente chez Hermann des actes du colloque de Cerisy avec de belles propositions de cet autre poète qui lui consacre bien de l'énergie j'ai cité Michel Collot.
    Tiens au fait si vous remettez la main sur l'entretien d'Alain Veinstein avec André du Bouchet faites-vous plaisir....entendre du Bouchet s'exprimer n'était pas si courant sur les ondes.
    Bon allez je me remets à mes lectures......j'écouterai la radio plus tard....

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    1. Merci Jakki, belle illustration de la poésie en action. Aux vents marins, ou aux embruns de Saint-Malo l'affaire prend alors tout son sel… Bon séjour, Étonnant Écouteur… Et mes amitiés à Michel le Bris.

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  3. Christian Rosset17 mai 2013 à 22:04

    Il y a plus d'un entretien entre Alain Veinsein et André du Bouchet (si ma mémoire est bonne). J'ai aussi un bon souvenir de ce poète rare et exigeant. Je l'ai rencontré, devant travailler avec lui pour l'ACR (époque Trutat), mais ça s'est malheureusement passé à un moment de grand changement (côté direction de la musique) et le projet (coûteux) est tombé à l'eau... (pour être repris quelque temps plus tard avec Jacques Roubaud).

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    1. Merci pour ces précisions Christian, si vous avez des pistes pour ces autres entretiens je suis évidemment preneur (y compris sous forme scriptée si le son n'est plus disponible).

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