vendredi 14 juin 2013

Cordouan off… sea movie (suite)

Ma pomme (porteur de valise), Le Hors (au son), Rosset
© Photo François Teste










Tout a commencé par une brève de juin 2012, "les deux derniers gardiens de phare de Cordouan, déposeront début juillet, sac à terre". Avec eux, définitivement, le métier originel allait disparaître (1). J'appelle Irène Omélianenko, chargée du documentaire à France Culture, pour lui communiquer l'info. Aucune équipe ne sera disponible pour se rendre au Verdon-sur-Mer. Rentrée de septembre : je ne lâche pas l'affaire. Avant d'envisager un documentaire a-posteriori, il convient de vérifier si les autorisations d'accès au phare et l'interview des gardiens est possible.

 
Je me souvenais, en effet, qu'au début de son documentaire "Le phare des roches douvres", Yann Paranthoën annonçait que, pour s'y rendre (et y passer une nuit), il lui faudrait les autorisations idoines. De la Direction de la Communication des Phares et Balises à Brest, à la Subdivision du Verdon sur Mer, je navigue à vue. Très vite les principes de faisabilité sont actés et, les gardiens en retraite, disponibles pour causer dans le poste. Du côté de France Culture, un producteur (Christian Rosset) et un réalisateur (François Teste) prennent l'affaire en main. Le Jour J, j'ai souhaité être présent à Cordouan comme l'aboutissement d'une longue (dé)marche.

L'hiver passe. Avant le déplacement des foules "sentimentales" touristiques, l'hypothèse de se rendre à Cordouan aux grandes marées d'équinoxe se précise. Très vite la date du 26 mars est retenue. Les gardiens, parés au retour sur "zone" seront de la visite, et nous voguerons avec la vedette des Phares et Balises. L'ingé-son Olivier Beurotte (2) un temps "désigné", laissera sa place à Yves Le Hors que d'aucuns disent taiseux. C'est mieux pour un preneur de son, non ? Jean-Paul Eymond, le gardien de phare, "mon" correspondant météo nous bloquera à terre, si le vingt-six mars la houle d'équinoxe était d'humeur à former des creux gigantesques.

Trois nains © François Teste







Vingt-cinq mars, je prends la route du Verdon, je me dois, comme le trio radio, d'être à pied d'œuvre, le lendemain, aux petites aurores, paré pour affronter l'Atlantique et rejoindre Cordouan, le magnifique. Quelques jours plus tôt, branle bas de combat, il nous faut trouver un esquif qui pourra nous convoyer au pied du géant, car des difficultés techniques empêchent la vedette des Phares & Balises de se rendre sur site. Jean-Paul, le gardien, se fait fort de trouver le navire de remplacement, et ce qui fût dit fût fait. La veille au soir, Serge Andron, le deuxième gardien nous apprend que des soucis familiaux de dernière minute l'empêcheront d'être avec nous.

Bernard, le patron de l'Atlantic, est à quai, les trois mousquetaires arrivent, Jean-Paul, tel un député en campagne, serre un nombre incalculable de louches, à la Subdivision, sur les pontons, à quai, tout juste s'il ne salue pas les goélands. Ce que c'est que la renommée. Le prestige du gardien de phare, sûrement. Route sur Cordouan. Bernard nous débarque sur le banc de sable. Le plus dur reste à faire. Rosset semble craindre l'eau (froide), Le Hors se rappelle du poids de ses "outils", Teste marche (dans la combine). Vous aurez écouté le documentaire hier sur France Culture.
 
La lanterne… magique

 


Pendant que les hommes de l'art s'affairent autour de Jean-Paul, je gravis les marches une à une et, rendu à la lanterne, j'appelle Irène Omélianenko pour lui donner des nouvelles… fraîches. Deux heures trente passent. Le retour à terre sera plus facile. Dans l'Atlantic je cause avec le "taiseux" (3). On parle Bretagne, St-Malo et radio. C'est lui qui m'a envoyé la photo de France Inter que j'ai publiée le 29 mars. On déjeune tous ensemble sur le port. L'équipe ira ensuite interviewer Cathy, la femme de Jean-Paul. On se salue, je prends le bac de retour pour Royan. Heureux qui comme Ulysse…


P.S. : Ce phare de Cordouan a une particularité, sa base, en couronne circulaire, est le lieu d'habitation et de vie des gardiens. Le phare lui-même n'est pas "habité". Il faut y monter (à la lanterne) pour surplomber la mer. C'est un phare de "roi", un phare de "décor", joli, qui n'a rien a voir avec l'austérité rude des phares bretons. Je n'aurais pas aimé y être gardien, j'aurais tout le temps eu l'impression d'être écrasé et minuscule parmi les éléments.

(1) Le métier initialement développé, contrôlé, et encadré par l'administration maritime des "Phares et balises",
(2) Avec Yvon Croizier et Alexandre Heraud, Olivier Beurotte était du voyage vers Molène pour un "Vif du sujet" période milieu 2000, pour lequel j'avais accompagné et "guidé" le trio auprès de ceux de l'île,
(3) Jean Lebrun (producteur à France Inter), à l'occasion, apprenant notre équipée me demandera si j'ai réussi à faire parler le "taiseux". J'ai rien réussi du tout. On a causé et bien causé. Point. 

 

2 commentaires:

  1. Je réserve ma soirée pour me plonger (si j'ose dire) dans ce documentaire. J'ai toujours eu un faible pour le service des PHARES ET BALISES mais je ne suis pas le seul puisque le poète Frédéric-Jacques Temple a publié chez Bruno Doucey un recueil de poèmes intitulé Phares, Balises et Feux brefs que je recommande à chacun bien que cela n'ait rien à voir avec ce sujet d'importance.En tout cas bravo pour cette initiative qui montre que la relation traditionnelle de l'auditeur avec sa radio peut évoluer vers un véritable rôle de prescripteur! Encore bravo à tous...

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  2. Christian Rosset14 juin 2013 à 12:31

    Je précise que j'aime l'eau de mer, même froide. Par contre, dandy paradoxal (à la "Gainsbourg" : souvent mal rasé et aux vêtements parfois fatigués - mais toujours noirs et propres !), je déteste remonter mon pantalon devant l'objectif ! Un peu de tenue, quand même. nous avons beau être des "gens de radio" (donc du son), nous sommes quand même sensibles à l'image...

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