jeudi 5 juin 2014

Régions, quelles régions… ?

L'actuel Président de la République, voulant se démarquer de l'attitude de son prédécesseur qui allait jusqu'à influer sur les programmes TV,  avait assuré la France (sic) qu'il mettrait en œuvre, pour gouverner, d'autres méthodes dites "normales". Est-il alors normal que par-dessus "veaux, vaches, cochons, couvées" le dit-Président établisse la nouvelle carte des régions métropolitaines au gré de son humeur, de celle de ces barons socialistes de ses amis et d'un tricotage hasardeux et faillible ? That is THE question et je vous la pose, mes chers auditeurs, qui vous demandez mais que viennent faire les élucubrations géostratégiques d'Hollande sur ce blog consacré à la radiodiffusion… française ?



France Bleu


Et bien nous pourrions nous attendre, après que le dit-découpage eût été entériné par qui de droit, à des effets immédiats sur le découpage des France Bleu et autres France 3 qui pourraient a minima changer de titre, a maxima de "couverture" géographique. Cela nous promet de belles empoignades à faire se retourner dans sa tombe Madame Jacqueline Baudrier, première Pédégère de Radio France, qui, dès 1980, avait lancé les radios locales (1) qui deviendront le réseau France Bleu, sous la présidence de Jean-Marie Cavada, en septembre 2000. De 1975 à 1980 c'est FR3 (France Régions 3) qui "chapotait" les radios "décentralisées". Dans la série "comment faire simple quand on peut faire une usine à gaz" voilà bien un exemple de la gestion à la française de l'audiovisuel public.

Plutôt que de vous assaillir de guillemets pour citer les acteurs de ce "mouvement audiovisuel permanent", j'ai demandé à Gérard Coudert, ex-directeur des "Ateliers de création décentralisés de Radio France et de France Bleu" de revenir sur cette histoire qu'il a vécue de l'intérieur. Vous en trouverez ci-dessous un résumé. Plus tard peut-être détaillerai-je l'affaire.

"Dès les origines de la radio, dans les années 20, il y a eu des stations régionales à l'équivalent de "Paris Tour Eiffel" comme Bordeaux, Lyon, Grenoble, Strasbourg… J'ai pour ma part commencé au début des années 70, dans une de ces radios locales "Alpes Grenoble" (2). Dès 1975, après l'éclatement de l'ORTF c'est FR3 qui a pris en charge, par défaut, les radios locales ou régionales existantes (3). FR3 régissant l'existant et ne s'occupant pas de création de nouvelles stations. C'est là qu'une concurrence entre FR3 et Radio France va s'exacerber quand cette dernière commencera la mise en place de radios expérimentales évoquées ci-dessus. Puis en 1982 (loi Filloux), les radios "France Régions 3" intègrent Radio France sous la présidence de Jean-Noël Jeanneney. En 2000, le réseau France Bleu est créé et tous les noms des chaînes se déclinent sur la base du nom du réseau".

Comment la réforme territoriale va t-elle infuser dans le découpage de France Bleu ? Peut-on s'attendre à une diminution ou à des regroupements d'antenne ? Vous le saurez bientôt en écoutant notre grand radio-feuilleton "Ça va bouillir" (4)

(1) Les stations expérimentales en 1980 : Radio Mayenne, Radio Lille et Radio Melun,
(2) Qui faisait aussi de la télévision, 
(3) Elles avaient été carrément oubliées dans le processus de création des 7 entités issues de l'ORTF,
(4) Feuilleton animé par Zappy Max sur l'antenne de Radio Luxembourg (années 50) sponsorisé par une marque de lessive qui faisait apparaître distinctement dans le déroulement du feuilleton ses produits de marque.

1 commentaire:

  1. On se souviendra tout de même que la France n'en est pas à sa première réforme territoriale, la dernière remontant à 1982 (Gaston Defferre) et succédant aux lois et décrets divers de 1972, 1960, 1955 (Pflimlin), 1948 (Péfets IGAME), 1941 sous Pétain, 1919 (régions Clémentel)...
    On notera aussi que le découpage régional actuel de France Bleu n'est qu'illusoire : les stations locales émettent en effet soit sur des "Pays" (notion assez vague), soit sur des départements, soit sur des agglomérations élargies, soit encore sur des bassins de population incertains !
    Je fais personnellement le pari qu'une réforme territoriale de plus ne changera pas grand chose à la dénomination des France Bleu, encore moins à leur politique éditoriale...

    RépondreSupprimer