Brice Couturier |
Dans le monde moderne, il existe des situations exceptionnelles qui donnent envie de se pincer ou… de vomir. Quand on est chroniqueur dans une radio publique on peut, à sa guise, choisir de bouder le micro et, dans une posture de "grand seigneur", tout plaquer pour manifester sa mauvaise humeur.
Le chroniqueur en question a, on le sait, une très haute idée de lui-même au point que, s'agissant de Brice Couturier, officiant à France Culture, il lui est impensable de s'en tenir à sa fonction de "simple" chroniqueur. Il faut pour ce personnage, si l'on veut comprendre qui il est, ajouter celle de censeur moral en alternance avec celle de commissaire politique .
Cette présentation liminaire faite, ¿ que pasa Caramba ? M. Couturier, mercredi dernier, passée son homélie de 7h55, se trouva fort dépourvu quand il se rendit compte que les invités du matinalier-bateleur, Erner, portaient tous les mêmes couleurs. Son sang ne fit qu'un tour et alors qu'allaient sonner 8h30 il s'en prit à l'assemblée (sic) et, tel un Géneral moquant un quarteron de généraux, s'exclama "Écoutez, je m’en voudrais de faire entendre une note dissonante au sein de cette assemblée générale ni prétendre incarner à moi tout seul : la gauche gouvernementale et non radicale."
Et voilà qu'à son tour le chroniquailleur "engagé" courut rejoindre la cohorte, last but not least, des ceusses qui claquent les portes des studios et qui, tels des Giscard piteux, tournent les talons : Moustic (Inter), Tapie (Europe 1), Guaino (je sais plus où), etc, etc.
Ici, point de censeur ! Mais l'humeur mauvaise du chroniquailleur n'était pas à supporter d'être seul face à ce quarteron d'invités, prêts à prendre fait et cause pour les révoltés de la loi El Komri et, plus encore si affinités avec la chienlit (2) "Je n’ai pas vocation à servir de punching-ball à une assemblée générale de quatre ou cinq personnes qui pensent de la même façon. Moi je ne veux pas incarner à moi tout seul la diversité idéologique autour de ce plateau, donc je vous laisse entre vous."
"Entre vous" ou avec ceux qui, à la République (Place de, à Paris), debout la nuit, assis le jour, imaginent l'impossible un peu comme en 68 (3). Quelques jours auparavant, Couturier, sur Twitter fustigeait médias et étudiants "Cela fait 45 ans qu'à chaque manifestation étudiante, les médias nous annoncent un nouveau Mai68". Sur le même réseau social, il n'est pas plus amène pour "NuitDebout" : "La nuit debout, pâle copie gauchiste des "veilleurs" catholiques intégristes, existe surtout dans la tête des journalistes." On notera que le cuistre est sans nuance pour les médias, les journalistes et les étudiants. Lui pense, nous pas !
"Entre vous" ! Ah ah ah et c'est là qu'on rit. Voilà donc que le chroniqueur patenté de la réaction-réactionnaire (sic) serait à la peine pour ferrailler avec une "assemblée générale" qui tiendrait dans une cabine téléphonique ? Allons donc, ce serait mal connaître ce Couturier qui, omniscient, sait non seulement tout sur tout, mais se fait un malin plaisir à la ramener, matinale après matinale, pour nous infliger sa posture de "gauche gouvernementale et non radicale". Outre le "concept" fumeux et pathétique, voilà qui est clair pour celui qui anime une chronique qui, dans son titre, "Les idées claires" ne voudrait pas l'être moins, mais qui ne l'est souvent pas du tout.
Couturier est donc de parti-pris mais ne supporterait les parti-pris… des autres. Il est en ce sens dans la droite ligne des Adler (Alexandre, dit "le suffisant"), et autres Slama (coiffeur d'idées gominées au Figaro) qui, matin après matin, sur France Culture, enfilaient les perles de la propagande de droite avec un zèle, que les directeurs de chaîne concernés assuraient de leur bénédiction. Faux-nez ridicule pour faire accroire que non, France Culture n'était pas de gauche.
Poivrier |
Couturier, dans sa posture grotesque et bien peu respectueuse pour les invités de la matinale, n'a pas eu non plus la geste d'une Clark. Grande donneuse de leçons politiques, sociales et culturelles qui, un soir de printemps 2015, n'hésita pas à squatter l'antenne d'Inter, pour passer, pendant deux heures, ses disques perso et raconter sa-vie-de-misère-de-carte-de-presse-qui-passée-la-limite-professionnelle-n'était-plus-valable. On se souvient de l'émeute qui a suivi et comment un confrère, -couillu-, osa découper la sienne (de carte) par solidarité avec l'éplorée. Amen !
Couturier, on le verra, aurait eu tort de se priver ! La D. J., souveraine des ondes, ne fut même pas mise à pied ! Avec brio et morgue elle avait su, telle la girouette à tous les vents, revendiquer sa déontologie à géométrie variable. Son employeur, magnanime, a laissé passer. Mais n'est-ce pas en même temps invraisemblable qu'un employé, que dis-je une vedette, un penseur, quitte, de son plein plein gré, le poste pour lequel il doit assurer une chronique, pour laquelle, rappelons-le il est payé.
Il y aura bien une jurisprudence Clark/Couturier que la vindicte populaire appellera très vite "CC". "CC" comme "cessez le travail", "cessez de nous imposer des contraintes à nous les nantis du micro". "CC" comme "cessez de nous confondre avec la glèbe qui traîne dans le ruisseau de la radio populaire et franchouillarde". Cet épisode pitoyable de la radio m'incite à penser que Couturier ne pouvait que s'appuyer sur un article de la future "Loi Travail" que, tout tourneboulé, nous aurions omis de lire :
"Tout employé pourra à sa guise et de façon unilatérale quitter son poste, et/ou, sa fonction sans qu'il lui soit fait obligation d'en justifier. Il appartiendra à son employeur, et à lui seul, de décider si son temps d'absence pourra ou non être être imputé à sa rémunération. Les sanctions qui pourraient être prises relèveraient de l'exceptionnel et ne devraient pas concernées les idoles, gourous et autres petits joueurs médiatiques."
N.B. : M. Couturier peut s'attendre à ce que n'importe quel invité de la matinale ait le même comportement que lui, et à sa guise, quitte le studio, trouvant l'uniforme du Couturier par trop… uniforme. Au-delà de la jurisprudence, la crédibilité du chroniqueur est mise en pièce et rend très aléatoire la bonne tenue des "Matins".
Le titre de ce billet m'a été inspiré par l'identité qu'a choisi Brice Couturier pour son compte twitter : @briceculturier. CQFD
(1) Dans l'émission de télévision "A armes égales" (1ère chaîne - 1970/1973), qui l'opposait à Jean Royer, maire de Tours, pour un débat sur "Les mœurs : la société française est-elle coupable ?
(2) Celle que dénonçait en mai 68 le Général de Gaulle, Président de la République, (1958-1969),
(3) "Soyons réalistes, demandons l'impossible",
Philippe Vandel dans L'instant M, France Inter, vendredi 8 avril, revient sur le sujet…
(2) Celle que dénonçait en mai 68 le Général de Gaulle, Président de la République, (1958-1969),
(3) "Soyons réalistes, demandons l'impossible",
Philippe Vandel dans L'instant M, France Inter, vendredi 8 avril, revient sur le sujet…
Aux 25 personnes qui doivent suivre ce vieux type raté qui doit sentir le crouton et le linge séché sur soi. Doit pas être propre propre… Lorsqu’on ne s’écrit qu’à soi-même, pour ne jouir que de soi-même, ça s’appelle la branlette intellectuelle ! De là à faire semblant d’être suivi sur le net… Next !
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