©Gilles Davidas |
"Nous sommes debout, enragés à l'idée que nous pouvons changer le monde" (1). Et en direct à 20h45 : "Sur la scène de la Comédie française (Paris), il y a des étudiants, intermittents, précaires. La représentation est annulée, une mini AG s'organise. On a réussi à avoir un micro et quelques encouragements. Nous voulons faire pression sur la direction du la Comédie française pour la réouverture du Théâtre de l'Odéon. Pour que nous puissions avoir notre AG là-bas. Et on restera, ici, tant qu'on n'aura pas accès à l'Odéon."
(1) Radio-Debout, live, ce 57 mars à 20h10,
Frédéric (juriste, commission juriste/citoyen) "Faut que tout le monde comprenne qu'il n'y aura pas d'homme ou de femme providentiel. C'est fini." Dépersonnalisation le pouvoir ! Samuel "Seul un grand mouvement citoyen pourra renverser la table ! Sans la signature du Medef un accord est impossible. Alors que c'est possible si un syndicat ne signe pas ! Les États sont inféodés au Medef. Comment avons-nous pu en arriver- là ? Le medef gouverne nos vies et veut de la main-d'œuvre à bon marché. La révolution c'est quand 10 chômeurs sur dix seront indemnisés et définitivement ne pas accepter n'importe quel travail à n'importe quel prix"
Joaquim : "Construire des additions qui vont permettre des multiplications. Nos organisations ne sont pas concurrentes." "Tout ce qui se passe peut-être fertile" dit le spicœur de Radio-Debout.
Les slogans du consultant, marketeur de l'information
"Nuit Debout c'est quand même plus confortable quand on en a plein-le-cul"
"Nuit Debout… ce n'est qu'un début, continuons le débat"
Les CRS sont entrés à la Comédie française. Pour faire le spectacle ? Le chanteur (qui se revendique de droite, de Montreuil) nous interprète "Chômeur, go home" (sur l'air de "Show must go on" Quenn/Freddy Mercury). Avec un texte juste limite et pathétique.
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En écoute, jolie archive de "Radio Lorraine Cœur d'Acier" du 12 mars 1979.
Et Marcel Trillat (journaliste, permanent pour la radio de la Cgt à Longwy), arrive autour de la table de Radio Debout. "A quoi ressemblait une radio en lutte ?" Trillat : "Début 79, plusieurs conditions étaient réunies. Juste avant, il y avait eu un Congrès exceptionnel de la CGT fin 78 où Georges Séguy (secrétaire général) propose la démocratisation de la CGT et, surtout, de démocratiser une politique unitaire. Objectif : écouter la base. Et, fin déc 78, on sait que la sidérurgie lorraine va être dézinguée. Longwy est la première touchée. Véritable catastrophe pour la sidérurgie et pour tout le monde à Longwy. "Pas un boulon de la sidérurgie ne doit être dévissé".
"Juste avant la CFDT avait créé "Radio SOS-emploi", avec un programme d'une demi-heure/jour. Ceux qui faisaient la radio montaient sur un arbre, avec une antenne et l'émission était diffusée. Ils étaient très peu entendus mais ça avait un impact formidable. C'était des "Robin des bois" avec beaucoup de prestige. Suite à ça, la Cgt de Longwy dit "La Cfdt a sa radio on veut la nôtre !".
"La Cgt fait appel à Jacques Dupont et à moi. J'avais préalablement travaillé trois mois pour créer une radio-pirate à Montreuil mais dont le projet n'a pas abouti. Dupont et moi, on leur dit (à la CGT) deux choses : il faut une radio avec un émetteur puissant, et un studio ouvert pour intervenir en direct. Nous étions dans une casemate en contreplaqué dans les locaux de la mairie désaffectée de Longwy-Haut. Le hall était sonorisé et rassemblait beaucoup de monde. Notre technicien qui était très fort est allé en Italie chercher l'émetteur, super puissant. L'antenne était installée au sommet de l'église avec l'accord du curé et de la mairie."
©Gilles Davidas |
"Nous avons demandé à tous (et aux autorités) :"Êtes-vous capable de protéger cette radio ?" Les flics n'ont jamais pu s'approcher et dans les minutes qui suivaient l'annonce de leur approche, que nous faisions sur l'antenne, 1000, 2000, 3000 personnes bloquaient le passage des forces de l'ordre. Nous annoncions : "Nous sommes une radio libre, une radio de luttes où tout le monde peut s'exprimer". Et là, les habitants (les militants, les ouvriers cégétistes) nous ont interrogé : "Les socialiste aussi ?". Il vous faudra convaincre. "Mais pas la droite ? Pas les patrons ? Pas les gauchistes ? À l'époque à la Cgt c'était mal vu les gauchistes. Les seuls que nous ne voulions pas c'était les racistes du Front national ". Et la radio libre a été créée avec la volonté d'inciter tout le monde à prendre la parole.
Quels conseils donneriez-vous à Radio Debout ?
"Il faut que la population s'en empare. RLCA c'était la radio de toute la population. C'était leur radio, qui fonctionnait démocratiquement. Pas de censure, des débats, et les gens adoraient ça. La radio s'est éteinte car de nouveaux dirigeants CGT ont réorienté la radio et les gens s'en sont détournés. Il y avait un débat permanent sur les "pays socialistes". On faisait une revue de presse, avec des infos de la RDA et d'Union soviétique. On avait beaucoup de choses à dire et à remettre en question, vis à vis des infos officielles concernant ces pays. Des gens relevaient aussi les infos contestables du Républicain lorrain"
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"À la direction de la Cgt, Séguy a été écarté au profit de Henri Krasucki, beaucoup plus dur. Des gens (pendant toute la durée de la radio) collectaient de l'argent, venaient au local avec des sacs remplis d'argent collecté. Les nouveaux dirigeants de la Cgt ont viré tout le monde. Ils ont installé deux militants bien sages qui ne diffusaient que la parole de la Cgt. Et un de ces "animateurs" disait "Il n'y avait que ma mère et ma sœur qui m'écoutaient". Un jour les flics sont venus et personne n'est venu défendre la radio. La Cgt préférait des radio-tracts. "La voix de son maître" n'a jamais d'intérêt, quel que soit le maître. il faut (dans une radio) qu'il s'y passe des choses intelligentes."
"Radio-Debout, la radio belle des débuts"
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