mardi 12 avril 2016

Arnaud Labo… où tentative de non-épuisement au carrefour de la République… et de la lutte !





















Arnaud Contreras, producteur à France Culture, depuis déjà un bail (20 ans ?) ne pouvait pas ne pas être au feu, et au moulin, des ailes d'un mouvement #NuitDebout, dont on attendait bien que la radio publique rende compte. Hier, Catherine Pétillon, le fit (voir ci-dessous) et aujourd'hui c'est Arnaud qui va tenter, "en live", en lieu et place de "Sur les docs" à 17h, sur France Culture, de nous faire partager ses regards (il est photographe), ses écoutes (il est tout ouïe), ses sons (il est à l'affût) et ses reculs (sur l'actu chaude bouillante).

Si j'écris "labo" c'est qu'Arnaud a souhaité, jouer le jeu de, couper, coller, monter dans/pendant l'émission et, de donner à entendre son point de vue de documentariste. Proposant à Hervé Gardette (1), d'y "mixer" son point de vue de journaliste. Une émission à deux voix pour ne pas dire à deux voies, même si on peut s'attendre à ce qu'Arnaud en propose bien d'autres… voix !


©Arnaud Contreras


Donc, à notre tour d'être tout ouïe. Et l'on aura une très forte pensée pour le documentariste, pour son office à 17h (2), pour ce "Sur les docs" spécial "live", pour que jamais cette case ne serve l'actualité qui chaque jour pourrait prendre la place du documentaire. Gaffe ! Ce n'est pas une expérience qui devra convaincre ceux qui n'attendent que ça : faire encore, encore et toujours, plus d'info sur Culture. De plus en plus au détriment de la culture.

On écoute, et on en reparle. À vos cassettes !

Après écoute…
Très bon documentaire. Mais s'il fallait qu'il "occupe" cette case, absolument, pour être dans le sens de "Sur les docs", il est vraiment surprenant que l'antenne de Culture n'ait pas été cassée, pour être en direct lors de l'une ou l'autre #NuitDebout. On ne peut pas en permanence revendiquer être une chaîne de l'actualité et ne pas donner toute sa place à l'actualité quand elle croise la culture (des "jeunes"), la politique, un mouvement social et + si affinités.

Les directeurs d'Inter et d'Info "cassent la grille" quand l'actualité l'impose. On aurait pu imaginer, sur Culture, que les soirées dès 21h mettent "en jeu" les reportages de Contreras, de Krafft ou d'autres, et qu'en studio se joue une autre partition d'analyses ou de différents points de vue. Faire de nouvelles "Nuits magnétiques", pour qu'on soit de nouveau tentés d'être "Surpris par la nuit". Que ce soit l'occasion de "nouveaux laboratoires" de création, que la chaîne invente en même temps  une autre façon d'accrocher ces jeunes, surtout ceux qui n'écoutent pas les radios "officielles".

Le doc de Contreras me fait l'effet d'une petite goutte d'eau. Il en faudrait tellement plus pour nous doucher. La douche, on la prend tous les soirs, avec @radio_debout. Six heures de "live", avec deux-trois bouts d'ficelle mais avec la générosité, la sincérité et l'envie de raconter au plus près de la république (place de, Paris).

"Ce n'est qu'un combat, continuons le début". Encore faudrait-il que le début… débute à la radio publique, qu'en 68 on appelait la "Radio d'État" ! CQFD.  

Les amateurs auront reconnu que, pour le titre de ce billet, je me suis inspiré de "Tentative d'épuisement d'un lieu parisien" de Georges Perec…

(1) Producteur "Du grain à moudre", France Culture, du lundi au jeudi, 18h15,
(2) Émission spéciale de 17h à 19h "Faut-il confier la démocratie au peuple" ?


©Arnaud Contreras

5 commentaires:

  1. Il faudrait sans doute inciter les producteurs de France Culture séduits par le romantisme flou de cette Nuit Debout, et tentés d'en remplir l'antenne ou d'en casser la grille, de quitter la station pour fonder leur propre radio associative, à l'image de Radio Nuit Debout. L'espace ainsi libéré permettrait enfin de retrouver un certain sens du service public à France Culture, de ne plus voir des tranches horaires entières dédiées au bourrage de crâne militant, aux pâmoisons bourgeoises de la gauche parisienne auto-culpabilisée. Bref, de retrouver une radio culturelle au service de ses auditeurs. Pourquoi devrions nous financer avec notre redevance les revendications militantes d'une petite poignée de privilégiés politisés?

    RépondreSupprimer
  2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

    RépondreSupprimer
  3. Un petit commentaire sur la forme de ce programme radiophonique et sa place dans Sur les Docks.
    On peut se demander quel est l'intérêt de réaliser cette forme en direct, si ce n'est pour économiser du temps de studio pour l'enregistrement des prises de voix au micro. On entend donc les producteurs bafouiller de temps à autre, et même dès le début, ce qui est du plus mauvais effet dès lors qu'il s'agit simplement de lire un papier au micro.
    La petite discussion à la fin entre le gardien de la tranche, Hervé Gardette, et le producteur du documentaire, Arnaud Contreras, détonne par rapport à ce qui précède : une parole d'experts qui ferme l'espace qui avait été (entr')ouvert à la parole de la rue.
    Mais globalement les montages étaient réussis et cette forme de réalisation en direct est plutôt agréable. La développer dans Sur les Docks, ce serait signer la fin du documentaire, mais la généraliser aux tranches d'info, une très bonne idée.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'ajouterais aussi ma surprise que la discussion finale n'ait pas lieu entre Arnaud Contreras et Irène Omélianenko, coordinatrice de Sur les Docks, qui se contente donc d'une place de figurante en début d'heure pour passer les plats entre Gardette et le producteur du documentaire.
      Après avoir englobé Sur les Docks dans une tranche "5 à 7" (cf. http://syntone.fr/lilot-documentaire/) pour le rapprocher de son émission d'actualité Du grain à moudre, Hervé Gardette s'incruste donc dans Sur les Docks, au détriment de sa coordinatrice qui aurait eu toute sa place pour dialoguer avec Contreras.
      Mais ce Sur les Docks en direct a-t-il été coordonné et préparé par Omélianenko ou par Gardette ?
      Le temps de l'information grignote de plus en plus sur le temps du documentaire et c'est inquiétant pour l'avenir de Sur les Docks.

      Supprimer
    2. Je réponds aux deux commentaires d'Etienne dans un nouveau billet publié ici http://radiofanch.blogspot.fr/2016/04/arnaud-labo-part-tou13.html

      Supprimer