lundi 23 décembre 2019

L'appel de Londres… À plus d'un titre !

Le solstice est passé (dimanche dernier) et si vous croyez encore au Père-Noël ce billet n'est pas pour vous ! Quand on prend dans la tronche une petite musique (de chambre) le vendredi matin au labo de Rebecca Manzoni, ben on swingue et on gamberge. On vomit le JDD, on piétine le "no alternative" de M&S (Margaret&Sibyle), on se réjouit de "L'appel de Londres" (1). "À plus d'un titre" c'est un super salut amical à Claude Villers (2). Parce que j'avais aussi, pour ce billet, plusieurs titres en magasin. À lire, sur Twitter, les messages de soutien à Radio France (avec le hashtag #NousRadioFrance) on se dit que trève ou pas, grève ou pas, vacances ou pas, il faut garder le tempo (easy, forcément easy) (3), rester dans le game et ne rien lâcher (même pas ce blog "modeste et génial")… (4)

Derrière les feuilles blanches, l'antenne blanche du 18 décembre 2019  à Radio France 
Photo © Natalya Saprunova

On va tenir ! L'écoute, le fil (de l'histoire), le mouvement. Penser que pour faire de la radio il faut être libéré dans sa tête et, qu'à plomber les équipes comme le font les dirigeants de Radio France, ils ont de la chance que ça ne s'entende pas du tout à l'antenne. Ces quelques jours de pause, de trève, sont utiles à régénérer les batteries, l'imaginaire, le rêve. À faire retomber une pression incompatible avec l'exercice serein d'un métier d'attention et d'écoute des autres. 

De là où je suis, je vais laisser cette petite flamme vaciller au gré des vents du moment. C'est un peu ça être dans la radio. C'est un peu plus que d'écouter des émissions. C'est essayer d'expliquer (aux autres) que, - surtout quand elle a besoin encore plus de ses auditeurs -, la radio, pour qu'elle soit dans un mouvement citoyen, populaire, quotidien il faut qu'on l'accompagne en n'étant pas juste les consommateurs béats de tout ce qui en sort. On a beau être dehors il faut qu'on soit dedans. Et qu'on envisage sérieusement de se bouger pour défendre et soutenir un bastion essentiel de la liberté d'expression.

Écrire sur les zozios socio c'est bien. Écrire à son-sa député-e c'est mieux. Écrire à la médiatrice c'est bien. Écrire à la Pédégère c'est mieux. Ouvrir un cahier de doléances, le faire circuler et l'envoyer au Ministre de la Culture c'est top. Il faut qu'on devienne visible. Que l'on passe du statut de panel Médiamétrie à celui de radioactif (5). Il nous faudrait un répondeur genre celui de "Là-bas…" (6) et que la collection des témoignages soit versée aux débats de ceux qui préparent la future loi audiovisuelle.

Veil et sa clique ont beau psalmodier à longueur de journée, "nos auditeurs, nos auditeurs, nos auditeurs" ils n'ont pas le charisme d'un de Gaulle qui se méfiait des incantations… incantatoires. De Gaulle incarnait sa fonction, Veil désincarne la sienne. Les auditeurs elle ne les a jamais vus. Et si on venait sous ses fenêtres lui chanter une aubade genre "Ah ça n'ira pas, ça n'ira pas, ça n'ira pas" ? Pour qu'elle matérialise mieux ce que c'est qu'un auditeur engagé dans l'écoute et l'attachement au service public.

Joe Strummer, Mick Jones, Paul Simonon, Topper Headon (The Clash) n'ont pas pris de gants pour leur appel de Londres. On ne va quand même pas traverser le channel pour appeler à la résistance. Parlons-en et…

À bons entendeurs, salut !





(1) Un autre que celui du Général…
(2) Première émission de Claude Villers en tant que producteur, 1971-1973, 16h-17h,
(3) Et si vous réécoutez le 1er morceau du premier player et que vous n'êtes pas parcouru de frissons… alors là, c'est que vous n'avez jamais vu "A place in the sun" de George Stevens, musique Franz Waxman,

(4) Un billet très pop le 24, à partir du 25 une rediff de mon feuilleton de décembre 2011, un maritime le 30… et le 6 janvier un p'tit flash-back pour repartir du bon pied et de l'oreille (en coin, of course),
(5) "Radioactif" m'évoque le livre de Pierre Bouteiller, Robert Laffont, 2006,
(6) "Là-bas si j'y suis", émission de Daniel Mermet, France Inter, 1989-2014 et son célèbre répondeur qui donnait la parole à chacun qui voulait bien la prendre !

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