mercredi 4 décembre 2019

Sans ombre… pas de soleil ou comment personne ne pourra briller au micro sans ceux de l'ombre…

J'essaye depuis plusieurs jours, méthodiquement, de montrer comment dans la chaîne de fabrication de la radio tous ceux qui y participent sont les maillons indispensables qui mettent en lumière ce que les équipes de réalisation vont produire à l'antenne. Après les réals, les bruiteuses, la documentation est une des clefs de cette fabrique. Je parle bien sûr de la documentation avec des humains, des petites mains qui compulsent, compilent, indexent, archivent toute matière à documentation. Et pour l'ensemble des chaînes de Radio France le volume d'archives à constituer est énorme !

Lise Caldaguès responsable des archives radio
de la phonothèque ORTF, en 1964.




















Et puis la documentation c'est aussi de la veille documentaire, de l’indexation photo,… Dans le projet stratégique de Sibyle Veil et son plan de départs volontaires ceux de la documentation seraient justifiés par l’installation de nouveaux systèmes informatiques et le regroupement des services. Pour la documentation sonore, les transcriptions automatiques pourraient se substituer aux résumés des émissions avec des repères chronologiques (1). Or, la reconnaissance vocale ne permet pas (encore) de reconnaître l’identité des locuteurs. Pour illustrer cette mutation, c’est comme si on voulait supprimer les emplois de chauffeurs parce qu’il existe des voitures connectées.

Une fois de plus si l'on ne fait prévaloir que les arguments de la modernité et de la technique au détriment des savoirs-faire et des pratiques spécialisées des hommes et des femmes qui travaillent au sujet cela sera dommageable au patrimoine radio et à la mémoire sensible de ce média (les données servent tant à Radio France qu'à l’INA). Ce serait mettre encore un "coup de canif" supplémentaire aux relations humaines circulaires (on est à la Maison ronde) entre tous les partenaires d'une même équipe qui doivent ENSEMBLE jouer le jeu.



Pour l’ensemble de la Direction de la Documentation, c’est dix-sept postes de documentalistes ouverts au départ volontaire dont 9 postes à la Documentation sonore sur vingt trois. Pour la doc d'actu, quatre postes ont été supprimés en janvier 2019, sur un effectif initial de seize personnes, pour a minima la même charge de travail. Et quatre à venir dans le plan de "départs volontaires"…

(1) Qui demandent un travail d'écoute, de repérage dans le son, de codage. Toutes choses utiles pour qui voudra utiliser tout ou partie de l'émission archivée,



Très modestement, pour faire ma petite job de blogueur je passe beaucoup de temps à la recherche d'archives et de documentation et heureusement que je ne m'en tiens pas aux fiches Wikipédia sinon j'aurais écrit à la mort de Pierre Bouteiller qu'il avait animé sur France Inter "Qu'il est doux de ne rien faire" quand c'est à José Artur qu'il faut en reconnaître la paternité. C'est moi qui ai rectifié la-dite fiche ! (J'ai des lecteurs adorables qui s'inquiètent de ma santé orthographique, "ma job" c'est une expression kébécoise que j'adore ! Voilà !)

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